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Crampes : l’acide lactique est-il coupable ?

Crampes : l’acide lactique est-il coupable ?

Certains mythes ou idées reçues ont la vie dure, y compris dans le sport. Dans son livre La science de l’endurance, le Dr Fabrice Kuhn, médecin du sport, balaie bon nombre d’entre elles, à commencer par cette épineuse question : l’acide lactique provoque-t-il les crampes musculaires lors d’un exercice intense ?

L’acide lactique est souvent mis en cause dans les crampes et les courbatures. Mais il pourrait s’avérer plus bénéfique que l’on croit.

Le métabolisme du glucose dans le muscle

Comment la cellule musculaire utilise-t-elle son carburant énergétique lors d’un effort intense ? Dans le cytoplasme des cellules, le glucose est transformé en pyruvate, qui peut entrer dans les mitochondries, les « usines énergétiques des cellules ». Là, le pyruvate permet de produire de grandes quantités d’ATP, la molécule qui sert de carburant énergétique aux cellules.

Mais une partie du pyruvate est transformée en lactates, et cette production augmente avec le niveau d’effort : elle est même très importante lors des efforts très intenses.

Lire aussi : Sport : combien de protéines par jour pour prendre du muscle ?

Le lactate est-il vraiment nocif ?

« Les travaux scientifiques des trente dernières années ont permis de montrer que les lactates, souvent désignés à tort sous le nom d’acide lactique (l’appellation « acide lactique » renvoie une mauvaise image), ne sont pas aussi problématiques qu’on le prétend », affirme Fabrice Kuhn. « Contrairement à ce qu’on a longtemps affirmé, les lactates sont produits à partir du glucose, même en aérobie ou au repos. Ils ne se forment donc pas uniquement durant un effort. »

Les lactates circulent dans l’organisme en voyageant dans le sang et peuvent devenir une source d’énergie. Ils peuvent aussi se retrouver dans la lumière intestinale et alimenter des bactéries du microbiote.

« On a observé que les bactéries du microbiote qui métabolisent les lactates, comme Veillonella, contribuent à l’amélioration des performances sportives », signale le Dr Kuhn.

Conclusion : « De même que les lactates ne sont ni un poison ni un déchet, ils ne sont pas responsables de la fatigue musculaire consécutive à un effort intense. Cette fatigue est d’ailleurs multifactorielle (chaleur, pH, espèces réactives de l’oxygène, baisse du glycogène musculaire, etc.) et ses causes ne sont pas encore totalement élucidées. »

Pour aller plus loin, lire : La science de l’endurance
 

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