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Dr Bernard Aranda : son retour d’expérience avec le protocole ReCODE

Dr Bernard Aranda : son retour d’expérience avec le protocole ReCODE

Neurologue en région parisienne, le Dr Bernard Aranda signe la préface du nouveau livre de Dale Bredesen, Les premiers survivants d’Alzheimer. Voici comment il travaille avec ses patients pour appliquer les principes du protocole ReCODE.

Comment avez-vous connu le Dr Dale Bredesen ?

Dr Bernard Aranda : J’ai eu la chance de rencontrer Dale Bredesen à l’occasion de la sortie de son premier livre. Nous nous retrouvions sur le même point : il fallait voir les choses globalement. Lui en était arrivé à cette conclusion à partir des travaux qu’il réalisait dans son laboratoire sur la maladie d’Alzheimer. Moi je me basais sur mon expérience de terrain, en particulier au départ sur le problème des migraines. L’alimentation est primordiale mais pour la maladie d’Alzheimer il existe des facteurs sur lesquels il faut agir de façon globale afin d’avoir une action sur la maladie. En tant que neurologue, je voyais des malades d’Alzheimer mais je ne les appréhendais pas de manière aussi complète.

Comment fonctionnez-vous avec vos patients ?

J’applique la plupart du protocole avec mes patients. Le régime cétogène est la base, mais c’est un élément parmi d’autres. Il faut aussi : nettoyer l’intestin avec des antibiotiques ou des huiles essentielles, conseiller des probiotiques, des nutriments qui favorisent la cicatrisation de la muqueuse intestinale, entretenir le corps et le cerveau par l’activité physique et l’activité intellectuelle, dépister les carences en vitamines, nutriments, hormones... Pour la santé bucco-dentaire, je pose des questions aux patients et je les renvoie vers leur dentiste s’ils ont des saignements de gencives, des caries à soigner. Je leur dis de bouger, de monter les escaliers… je prescris de la kinésithérapie s’il faut.

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Le protocole ReCODE est difficile à mettre en œuvre en France car la mentalité française est différente de celle des Américains qui ont l’habitude de payer leurs soins de santé. Leurs assurances sont plus ou moins efficaces et coutent très cher. Les Américains savent qu’il faut payer, alors qu’en France nous avons l’impression que tout doit être gratuit. Dans le protocole ReCODE, beaucoup d’analyses sont remboursées mais pas toutes. Un bilan biologique du protocole ReCODE peut coûter 400 à 500 €. Certains patients l’acceptent, d’autres non. Je m’adapte en fonction des patients.

Quels résultats observez-vous ?

Je vois à la fois des gens qui ont une plainte mnésique débutante : c’est le cas où la bonne mise en œuvre du protocole va apporter les résultats les plus favorables, les meilleurs. Mais je vois aussi des gens amenés plus tardivement par leur conjoint, parce qu’ils ne sont plus capables de prendre les décisions. Quand la maladie a évolué, c’est parfois décourageant car on ne peut pas faire de miracle si le cerveau est très abîmé.

Pensez-vous que la maladie d’Alzheimer soit réversible ?

Jusqu’à une certaine limite, oui, tant que la plainte mnésique reste légère. Il existe maintenant un nouveau syndrome : la plainte cognitive subjective, qui correspond à des personnes qui se plaignent de problèmes de mémoire, mais dont les tests radiologiques et neuropsychologiques sont négatifs. Ces personnes ont un risque plus important de développer les premiers symptômes d’Alzheimer. En agissant tôt avec le protocole ReCODE et le régime cétogène, il est possible d’empêcher ou ralentir significativement l’évolution vers la maladie d’Alzheimer.

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