Interview

Compléments alimentaires : « efficaces contre les effets du vieillissement »

Compléments alimentaires : « efficaces contre les effets du vieillissement »

Comment utiliser les compléments alimentaires pour prendre en charge de nombreuses maladies courantes ? La réponse se trouve dans le Guide pratique des compléments alimentaires, écrit par Brigitte Karleskind, journaliste scientifique, qui nous explique ce que l’on peut attendre de ces substances naturelles.

Comment avez-vous procédé pour écrire ce livre ?

Cela fait 20 ans que je travaille sur les compléments alimentaires et j’ai accumulé une très importante documentation au fil du temps. Je m’en suis donc servi, en mettant mes informations à jour à partir des dernières études scientifiques.

Pouvez-vous affirmer que les compléments alimentaires ont réellement des effets ? Existe-t-il des cas où ils seraient indispensables ?

Rien n’est jamais réellement indispensable mais toute molécule a forcément une action positive ou néfaste quand on l’introduit dans le corps humain. Concernant les compléments alimentaires au sens large du terme, il me semble que c’est pour lutter contre les effets du vieillissement que leur efficacité est la plus flagrante. Quand on vieillit, le système de protection antioxydante du corps et le système immunitaire deviennent moins efficaces, on sécrète moins d’hormones, on assimile moins bien les nutriments essentiels, donc si on rééquilibre ces niveaux, cela ne peut être que bénéfique a priori. Par exemple, je prends de la prégnénolone et je me rends compte que mon cerveau fonctionne plus vite que lorsque je n’en prends pas.

Justement que prenez-vous comme compléments et pourquoi ?

En plus de la prégnénolone, je prends de la DHEA, du chrome car j’ai une petite tendance au diabète, du pycnogénol et de la vitamine D. Le pycnogénol était destiné au départ à améliorer ma circulation sanguine puis je me suis rendu compte qu’il était aussi extrêmement bénéfique pour mes allergies.  Bien entendu, pour tout cela, j’ai suivi les conseils d’un médecin spécialiste des compléments alimentaires et après avoir fait faire un bilan sanguin très complet.

Vous conseillez donc de ne pas se supplémenter tout seul ?

Non, on ne doit pas se supplémenter de manière anarchique, surtout si l’on souffre d’une maladie. Chaque cas est particulier. La supervision médicale permet de prendre les bons produits et de vérifier l’impact d’un traitement, par exemple à l’aide d’analyses de sang, d'adapter le cas échéant les doses des autres traitements. Le guide s'adresse d'ailleurs en priorité aux thérapeutes. Je conseille au grand public qui se le procure de prendre systématiquement l'avis d'un professionnel avant de se supplémenter.  

Mais comment trouver un médecin qui connaisse bien les compléments alimentaires et leurs effets ?

Ce n’est effectivement pas toujours évident. Si le bouche-à-oreille ne fonctionne pas, pensez aux naturopathes, homéopathes qui s’y intéressent souvent. Certains pharmaciens sont de véritables spécilaistes et peuvent conseiller. Il existe des médecins qui s’intéressent à la médecine naturelle et qui ont envie d’en apprendre un peu plus sur les compléments alimentaires. Ce guide a aussi été conçu pour eux.

Est-ce si compliqué de se supplémenter qu’il faille un guide pour ça ?

En vérité c’est assez simple quand on a la bonne information, mais pour cela, il faut systématiquement aller chercher les études publiées, les analyser, les rapprocher d'autres études conduites par d'autres chercheurs. On en déduit les substances efficaces, les dosages, les effets indésirables possibles. Il faut faire attention aux doses : elles ne doivent pas être trop importantes mais en même temps suffisantes pour exercer un effet bénéfique. Par ailleurs, il faut respecter quelques règles d’utilisation. Les compléments alimentaires liposolubles comme la vitamine E ou la vitamine D doivent être choisis sous une certaine forme : vitamine E naturelle plutôt que synthétique, vitamine D3 plutôt que D2, etc. Dans le guide, on trouve les doses testées dans les études cliniques et couramment employées et toutes les précautions d’emploi.

Existe-t-il une ou des maladie(s) où les compléments alimentaires s’avèrent aussi efficaces que les médicaments mais sans effet secondaire néfaste ?

Je pense immédiatement à l’hypertrophie bénigne de la prostate ou à la dépression. Je sais ainsi que quelques psychiatres préfèrent les traitements naturels en première intention contre la dépression. Mais encore une fois, il ne faut pas décider de soigner sa dépression tout seul et il ne faut pas arrêter un traitement médicamenteux sans avis médical préalable.

Dans le guide, vous parlez des compléments alimentaires au travers de leurs effets sur 36 affections (diabète, migraine, insomnie, maladie d’Alzheimer, etc.), mais détaillez-vous aussi les effets des substances elles-mêmes ?

Une règlementation européenne de 2012 a conduit à la disparition de nombreuses allégations santé sur les paquets de compléments alimentaires. Car lorsqu’il n’existe pas d’allégation reconnue par la réglementation, les fabricants ne peuvent plus qu’indiquer le nom de la ou des substance(s) présentes dans leur produit. De fait, le consommateur n’a plus d’indication sur ce à quoi peut servir le produit. Trouver des informations lorsque la règlementation limite de plus en plus les informations, c’est important et c’est là que ce guide devient très utile. Je propose en effet des fiches informatives sur plus de 200 substances et plantes avec leurs indications, les contre-indications, les précautions d’emploi, les doses couramment utilisées et les modes d’action.

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