Livres sur ordonnance

Pourquoi médecins et thérapeutes devraient prescrire des ouvrages

Pourquoi médecins et thérapeutes devraient prescrire des ouvrages

Lire un livre pourrait être aussi efficace que prendre des médicaments ou pourrait compléter avantageusement un traitement conventionnel. Pourquoi ? Comment ? Zoom sur la « bibliothérapie », une pratique en plein essor.

Le Dr Marie-Pierre Hill-Sylvestre, dermatologue (Nice), a pris l’habitude de prescrire des livres en complément de ses prescriptions médicamenteuses et hygiéno-diététiques. « En fin de consultation, je vais chercher sur mes étagères le livre qui me semble adapté au patient et le présente en quelques phrases. Le patient le feuillette pendant que je rédige son ordonnance. Ensuite, je lui propose de photographier la couverture du livre avec son téléphone (au cas où il perde l'ordonnance !). Quel plaisir d'échanger à la consultation suivante des commentaires sur tel ou tel ouvrage et d'apprécier le rôle du livre dans les progrès du patient ! » témoigne-t-elle.

Une initiative isolée et saugrenue ? Que nenni ! Comme le Dr Hill-Sylvestre, de nombreux médecins prescrivent des livres pratiques en plus des traitements habituels. Et nous disposons maintenant de suffisamment de recul pour voir que ça marche.

Une initiative qui date de 2003

Si le livre a longtemps été « prescrit » comme aide au sommeil, lire des ouvrages pratiques donnant des solutions à leur maladie restait une initiative personnelle des patients.
C’est au début des années 2000 que le Dr Neil Frude, un psychiatre du Pays de Galles, s’est rendu compte que certains patients, frustrés par une longue attente d’un traitement efficace, s’étaient mis à lire des livres sur la dépression pour patienter. Et que certains d’entre eux s’avéraient efficaces pour les aider à aller mieux. 10 ans plus tard, en 2013, le Dr Frude lance une initiative originale en Grande-Bretagne qui encourage les médecins à prescrire des livres à leurs patients s’ils détectent chez eux une dépression légère à modérée. Munis de leur ordonnance, les patients se rendent à la bibliothèque de leur quartier pour l’échanger contre un livre pratique (les livres ayant fait l’objet d’une sélection par des médecins). Cette initiative, qui ne concernait pas que la dépression (mais aussi l’anxiété par exemple) a rencontré un vif succès : 100 000 livres ont ainsi été empruntés lors des trois premiers mois de cette campagne. Rien qu’au Pays de Galles, 30 000 livres santé sont empruntés chaque année depuis 2005, date à laquelle l’initiative du Dr Frude a été lancée dans ce pays.

Pourquoi prescrire un livre ?

Parce qu’a minima il n’aura pas d’effet indésirable tel que prise de poids, chute de libido ou nausées (à moins de lire en voiture). Et que, le plus souvent, le livre renforcera les effets du traitement.
Pour le Dr Hill-Sylvestre, les raisons de prescrire un livre sont multiples :
- cela « vise à actualiser et étendre les connaissances du patient concernant sa santé » ;
- un livre « aide à le convaincre et à combattre des idées fausses ou de mauvaises habitudes » ;
- cela sert également à « lui montrer, par l'expérience de spécialistes nationaux ou internationaux, qu'il y a d'autres manières d'aborder et de gérer son problème » ;
- cela permet aussi « d’élargir son autonomie » (en apprenant par exemple « à créer ses propres cosmétiques »).

Un intérêt prouvé

La science s’est penchée sur la bibliothérapie, dans le cadre des troubles de l’humeur surtout. En 1997, une étude randomisée a montré que, supervisée par des thérapeutes, la lecture de livre était aussi efficace qu’une thérapie individuelle ou de groupe pour traiter la dépression. En 2007, une étude menée par le même chercheur a montré que les livres permettaient de traiter l’anxiété aussi bien que si on bénéficiait de l’aide d’un thérapeute. En 2004, une analyse des études comparant les effets de la bibliothérapie sur l’anxiété et la dépression à ceux des thérapies de courte durée a conclu que les livres étaient aussi efficaces que les thérapies professionnelles, quand elles sont courtes. En 2012, une autre méta-analyse arrivait à un résultat plus mitigé : un livre est moins bon qu’un thérapeute mais reste plus efficace que pas de thérapie du tout.

Des livres peuvent être prescrits dans bien d'autres domaines que celui des troubles de l'humeur. Plusieurs médecins français, belges, suisses et canadiens nous ont fait savoir qu'ils prescrivent les livres de nos Editions à des patients cardiaques (celui du Dr de Lorgeril), dans le mal de dos (le livre du Pr Sarno), ou encore le reflux (le livre du Dr Cotinat). Voir ci-dessous quelques exemples. 

Quelques ordonnances du Dr Hill-Sylvestre sur des livres des Editions Thierry Souccar

Nos guides santé les plus prescrits par les médecins, diététiciens et thérapeutes

  1. Contre le mal de dos et les douleurs chroniques : Le meilleur anti-douleur c'est votre cerveau, par le Pr John Sarno
  2. Contre l'infarctus : Prévenir l'infarctus et l'AVC, par le Dr Michel de Lorgeril et Patricia Salen
  3. Contre le diabète de type-2 : Comment j'ai vaincu le diabète sans médicament, par Normand Mousseau
  4. Contre le cancer : Cancer : un traitement simple et non toxique, par le Dr Laurent Schwartz
  5. Contre la sclérose en plaques : Vaincre la sclérose en plaques, par Julien et Emilie Venesson
  6. Contre le reflux gastro-oesophagien : Soignez le reflux naturellement, par le Dr Martine Cotinat
  7. Contre le côlon irritable : La solution FODMAP, par Cizia Cuneo
  8. Contre les troubles du sommeil : 14 jours pour bien dormir, par Shawn Stevenson
Commentaire

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Par tarpionj | le lundi 25 février 2019
c'est sur qu'un livre est

c'est sur qu'un livre est beaucoup plus reposant pour le cerveau que de le solliciter avec son smartphone, notamment à cause de la lumière bleue.