Pour le probable dernier article de 2014, je vous propose une petite touche de légèreté pour clôturer une année riche en révélations, décisions et projets.
Lorsque je suis rentrée au lycée, j’ai dû choisir, à contrecœur, l’option Histoire de l’Art sans savoir exactement ce que cela m’apporterait et si j’allais y adhérer une année entière ! Ce fût un choc, une révélation dès la première heure de cours ; j’ai immédiatement adoré, en particulier la peinture, la sculpture et l’architecture. Et depuis cette époque, chaque voyage me mène dans les musées nationaux les plus réputés (Paris, Londres, New York, Rome, Madrid,…) à la recherche des œuvres les plus célèbres où les plus intimistes qui me «parlent » et touchent profondément mon âme.
Je dois avouer que je suis difficile ; que mes goûts sont très ciblés, comme si je recherchais sensiblement la même émotion, ce petit « plus » qui fait vibrer cette corde à mon arc. C’est sans doute pour cela que j’aime particulièrement la Renaissance Italienne, la peinture française des 18ème et 19ème siècles et l’Impressionnisme.
Alors je vais vous faire partager aujourd’hui l’œuvre d’un des peintres marquant du début du 19ème siècle et qui se trouve être originaire de ma région : Jean-Auguste-Dominique INGRES, dont un musée lui est en partie consacré à Montauban (82), sa ville natale.
En quelques lignes, j’ai choisi de vous parler de « La grande Odalisque », peinte en 1814 pour la sœur de Napoléon et exposée actuellement au Musée du Louvre à Paris. Cette œuvre a été très vivement critiquée à son époque car les proportions idéales du corps humain ne sont pas respectées et en ce temps où le courant Réaliste est à son apogée, il était de mauvais goût de s’en détourner. Mais ce nu, au dos très allongé et au grain de peau si fin et le détail des drapés et des accessoires inspirés des harems orientaux sont d’une pureté absolue. Ce thème très sensuel a été repris plusieurs fois par l’artiste en utilisant les techniques apprises à Rome et rappelant les nus de la Renaissance Italienne : « Le Bain Turc », « la Baigneuse Valpinçon »,… etc. Toujours traité avec pudeur, voire avec une légère froideur, cette sensualité orientale n’est jamais vulgaire ou déplacée mais plutôt énigmatique, inspirant à la rêverie.
Ce qui me plaît particulièrement chez Ingres, c’est la représentation du nu avec les critères de beauté de l’époque : la femme y apparaît avec ses « vraies » formes, aux courbes harmonieuses, aux seins arrondis, aux hanches opulentes parfois, aux mollets et cuisses potelés encore. Le nu de cette période est une ode à la féminité brute, à la sensualité vraie que nous avons complètement dénigrée au jour d’aujourd’hui. Comme si Photoshop et le culte « de l’os et de la maigreur » étaient une panacée !
Certains diront que chaque époque a sa mode… Mais la féministe que je suis n’arrive pas à s’y résoudre ; la professionnelle de la nutrition encore moins vu les ravages des régimes et le diktat des minces (voire des maigres !) sur les gens qui le sont moins et qui ne les supportent pas…
Ainsi pour terminer, j’ai envie de vous dire que quelle que soit la mode, quelle que soient les opinions des braves gens, la vérité n’est pas dans les magazines, les médias et autres technologies modernes mais bien en vous, quelle que soit votre apparence. Et comme la mode est un éternel recommencement, il se pourrait bien que les Baigneuses et autres Odalisques des siècles passés reviennent au goût du jour pour magnifier la beauté du nu féminin à nouveau assumé.
Très bonnes fêtes à tous !