Antibiothérapie

Lyme : l'intérêt des probiotiques

Lyme : l'intérêt des probiotiques

Dans Soigner Lyme et les maladies chroniques inexpliquées, le Dr Horowitz explique les bénéfices que peuvent tirer les malades de Lyme de la prise de probiotiques. Comment agissent ces molécules ? Lesquelles privilégier ? À quelle dose les prendre ? Les réponses du spécialiste de Lyme.

Comment agissent les probiotiques ?

Les probiotiques sont importants pour équilibrer la santé intestinale, même lorsque nous ne prenons pas d’antibiotiques qui tuent la flore intestinale. Les probiotiques produisent des substances qui empêchent bactéries et levures nocives de s’installer dans l’intestin. Ils empêchent les bactéries dangereuses de type Salmonella de se fixer sur l’intestin et possèdent des actions métaboliques spécifiques.

  • Ainsi, les probiotiques dégradent les toxines microbiennes et ont un rôle modulateur dans le système immunitaire en aidant à la régulation de certaines protéines et molécules de signalisation, les interleukines et les cytokines. Ces molécules participent activement à l’inflammation et aux réactions auto-immunes.
  • Ils diminuent la perméabilité intestinale, ce qui évite l’hyperperméabilité de l’intestin grêle et de nombreuses allergies alimentaires. Ils favorisent la production de mucine qui protège la muqueuse de l’intestin et produisent des molécules antimicrobiennes.
  • Ils ont aussi un impact régulateur sur le sommeil.

Pour toutes ces raisons, les personnes atteintes de maladie de Lyme sous antibiothérapie au long cours devraient alterner plusieurs probiotiques pour préserver leur santé intestinale. Toutefois, les probiotiques doivent être d’origine humaine pour résister à la destruction gastrique par l’acide et la bile, et pour adhérer au tissu épithélial intestinal afin de coloniser efficacement les intestins.

Ce que dit la science

Près de 200 études cliniques ont démontré que le probiotique Lactobacillus rhamnosus contribuait à éviter les diarrhées dues à la prise d’antibiotiques et empêchaient Escherichia coli, Salmonella et Shigella, des bactéries pathogènes, d’adhérer aux parois intestinales. Cet effet est dû à la baisse du pH intestinal induite par l’acide lactique qui inhibe ainsi la croissance de bactéries nocives responsables de gastroentérites et de diarrhées.
Clostridium difficile est présent normalement dans le côlon. Cependant la prise d’antibiotiques accélère sa production et provoque une inflammation du côlon. Cette bactérie est à l’origine de 95 % des cas de colite pseudomembraneuse (une inflammation grave du côlon, potentiellement mortelle). D’après une étude publiée en 1999 par Infection and Immunity, un autre genre de probiotique, Saccharomyces boulardii qui est une levure bénéfique, peut produire une barrière temporaire dans le côlon et protéger ainsi la flore intestinale.
Des études cliniques ont démontré un effet protecteur de Saccharomyces boulardii dans la prévention des diarrhées dues à Clostridium difficile.
D’après une méta-analyse parue en 2011 dans le Journal of Clinical Gastroenterology, trois types de probiotiques ont démontré leur capacité à diminuer significativement l’incidence des diarrhées associées aux antibiothérapies : Lactobacillus rhamnosus GG, les mixtures probiotiques et Saccharomyces boulardii.

Que prendre ?

Les probiotiques à haute dose et les prébiotiques avec des FOS (fructo-oligosaccharides) sont très bénéfiques pour la santé intestinale des patients sous antibiothérapie à long terme pour leur maladie de Lyme ou leur SIMS.
Les patients qui observent bien ce traitement présentent rarement des diarrhées.
La supplémentation en probiotiques bénéfiques doit apporter au moins 10 billions de micro-organismes par jour. Les personnes qui présentent une dysbiose sévère, repérée par l’examen complet des selles, peuvent prendre des doses de probiotiques plus importantes.
Pour ses patients atteints de maladie de Lyme et sous antibiothérapie, le Dr Horowitz prescrit des probiotiques, notamment Acidophilus (plus de 200 milliards CFU) et Saccharomyces boulardii.

Quelles précautions supplémentaires prendre ?

Un régime sans sucre, voire sans levures, est recommandé selon le nombre d’antibiotiques prescrits. En effet, ces médicaments risquent de déclencher une prolifération de levures au détriment des bactéries bénéfiques de la flore intestinale, et au risque de provoquer une diarrhée. Pour éviter cette prolifération et l’infection par Clostridium, il faut éviter tous les sucres simples (bonbons, gâteaux, biscuits, miel, sucre, pain blanc, pâtes blanches, riz blanc, fruits très sucrés : bananes, raisins, dattes, melon, mangue...) et prendre une dose adéquate de probiotiques au moins une heure, ou plusieurs heures, avant ou après la prise d’antibiotiques. Normalement, ce protocole permet d’éviter les mycoses et diarrhées.
Si, malgré le respect de ces recommandations, un patient souffre de diarrhée ou de mycose, il faut cesser les antibiotiques jusqu’à disparition de la diarrhée et contacter son médecin pour la suite. Toute diarrhée qui persiste pendant plus d’un à deux jours devrait être explorée avec envoi d’un échantillon de selles au laboratoire pour recherche de Clostridium difficile.
 

Commentaire

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Par erwinia | le lundi 20 octobre 2014
Saccharomyces boulardii. est une levure...

Sachant Saccharomyces boulardii, il est contradictoire de la prescrire et de conseiller un régime sans levure... Se méfier de cet article.