Maye Musk

Maye Musk : "Les femmes victimes de violence doivent sauver leur peau."

Maye Musk : "Les femmes victimes de violence doivent sauver leur peau."

À 74 ans, la maman d'Elon Musk est un modèle pour des femmes du monde entier, qui voient en elle un symbole d’élégance, d’indépendance et de détermination. Elle est mannequin, diététicienne, mère de 3 enfants aux parcours hors du commun. Son autobiographie, Les leçons d’une vie, paraît aux Editions Thierry Souccar. Rencontre à Paris. 

Maye Musk, aujourd’hui tout vous sourit, et sourit à vos enfants, mais on comprend à la lecture du livre que la vie n’a pas été tendre avec vous.

Maye Musk : Comme je le raconte dans mon livre, j’ai épousé un mari violent, dont j’ai divorcé en 1979, après dix ans de bataille. J’ai écrit ce livre pour aider les gens à être plus heureux. Il est parfois nécessaire de changer de vie, de sortir d'une mauvaise situation et le faire plus rapidement que moi, car sinon on souffre, et on n’a pas à souffrir. Les femmes victimes de violence doivent en parler et, comme je l’ai fait, sauver leur peau.

On pourrait penser qu’Elon Musk, qui est aujourd'hui l’homme le plus riche du monde, a eu une enfance dorée, mais ce n’est pas du tout le cas.

Non. J’avais la garde des enfants, mais nous nous sommes retrouvés sans ressources. Il a fallu bâtir des plans, trouver des solutions, ne jamais baisser les bras pour s’en sortir. J’ai occupé plusieurs emplois pour subvenir aux besoins de la famille, tout en poursuivant mes études de diététique, et deux maîtrises en nutrition. Je suis repartie de zéro à plusieurs reprises. Nous avons vécu à plusieurs reprises dans l’indigence.

Vous avez clairement contribué à insuffler un sentiment d'indépendance, de dynamisme et de détermination à vos enfants. Y a-t-il là une caractéristique héritée de vos parents ?

Mes parents nous ont appris à être indépendants et j'ai appris à mes enfants à prendre leurs propres décisions et à en être responsables. Mon père était ingénieur, mais un aventurier dans l’âme, qui a troqué la voiture familiale pour un petit avion. Avec ma mère, ils ont fait des voyages impensables dans ce monomoteur, sans GPS, en se guidant d’un simple compas. Partant d’Afrique du Sud, ils sont allés en Europe, et même en Australie. Ils se posaient en chemin là où c’était possible : une route, un champ… Oui, peut-être ai-je hérité de ce goût de l’indépendance et l’ai-je transmis à mes enfants.

Pourquoi être devenue diététicienne ?

Je suis devenue obèse après que mon fiancé de l’époque m’ait lâchée pour un autre mannequin, l’ait mise enceinte et qu’ils aient aménagé dans l’appartement juste à côté de celui que j’occupais. Cela m’a poussé à faire des études de diététique. Par la suite, j’ai obtenu deux masters de nutrition. Quand je suis retournée au Canada, j’ai étudié deux ans pour passer un doctorat à l’université de Toronto, mais l’université a refusé de me donner le titre parce que je ne voulais pas faire de recherche, juste améliorer ma pratique !

Vous le savez, Thierry Souccar Editions est leader dans le domaine de la nutrition. Continuez-vous à vous informer des avancées scientifiques ?

Bien sûr. Je continue à lire des publications, et tous les deux ans, je renouvelle ma qualification de diététicienne par l’intermédiaire d’un programme en ligne. Donc quand je ne fais pas de mannequinat ou que je ne me déplace pas pour mon livre, j’étudie pour conserver mes compétences et mes prérogatives.

Vous consacrez un chapitre de votre livre au rôle que joue l’alimentation dans l’équilibre général.

Je voulais commencer Les leçons d'une vie par ce chapitre, mais mon éditeur américain avait une autre structure en tête. Mais c’est un des passages les plus importants du livre. Même si on a peu de moyens, on peut manger sainement. On peut cuisiner un ragoût de haricots. Mes enfants parlent souvent du ragoût de haricots que j'avais l'habitude de cuisiner parce que cela coûtait si peu.

Même si dans le livre vous ne lui donnez pas plus d’importance qu’à vos deux autres enfants, on ne peut pas ne pas vous poser de question sur Elon. Quel genre d’enfant était-il ?

Elon était plutôt timide, mais il était tellement intelligent. Quand il a eu 3 ans, je disais autour de moi que j'avais ce garçon génial, mais n’est-ce pas ce que toutes les mères disent de leurs enfants ? En grandissant, il pouvait lire l'encyclopédie, et se souvenir de tout. Et il a toujours eu des idées extraordinaires. Les autres enfants lui disaient : « Nous ne voulons pas jouer avec toi, parce que ce n'est pas amusant. »

Comment expliquer que vos trois enfants soient devenus, chacun dans leur domaine, des entrepreneurs ?

Elon construit des voitures électriques et envoie des fusées dans l’espace. Kimbal est restaurateur et co-fondateur de l'organisation à but non lucratif Big Green qui installe des jardins dans les écoles de quartiers défavorisés. Il ouvre des restaurants de la ferme à la table pour soutenir les agriculteurs locaux et donner aux gens la possibilité de manger des aliments frais. Je suis très fière d’eux. Quand vous êtes mère célibataire, vous avez besoin que vos enfants vous aident. Ils devaient se préparer pour l'école. Ils devaient y aller à pied ou prendre un bus seuls, et faire leurs propres devoirs. Je n’avais pas le temps de vérifier leurs devoirs, ni les faire travailler. Ils ont appris à être autonomes, et à trouver leur voie.

>> Rencontrez Maye Musk ce jeudi 6 octobre à 19h à la Librairie Ici Paris lors d'une interview-dédicace pour la sortie de son livre. 

Propos recueillis par Thierry Souccar

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