Cholestérol

Un effet indésirable des statines : le diabète

Un effet indésirable des statines : le diabète

Le message du Dr Michel de Lorgeril dans L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol : non seulement ces médicaments n’empêchent ni les infarctus ni les AVC mais en plus ils sont toxiques. Une toxicité que l'industrie pharmaceutique a caché ou minimisé. La preuve par le diabète, entre autres effets secondaires néfastes.

Pendant près de 40 ans, les experts officiels et les laboratoires pharmaceutiques qui les emploient ont réussi à cacher que les statines provoquaient le diabète, une maladie qui mine la qualité de vie et a des conséquences importantes sur la santé, notamment sur le plan cardiovasculaire. Comment y sont-ils arrivés ? Combien de diabètes sont dus aux statines ? Un retour sur les liens entre statines et diabète, avec cet extrait de L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol.

Par JUPITER, les statines favorisent le diabète !

C’est en 2008, grâce à un essai clinique, l’essai JUPITER dont le principal investigateur fut le Pr Paul Ridker de l’Université Harvard à Boston, que nous avons soudainement découvert l’effet diabétogène des statines. Trente années de traitement sans que quiconque ait rien vu… c’est surprenant quand on y pense...
L’objectif principal de JUPITER était de sauver commercialement la dernière-née des statines, la rosuvastatine ou Crestor®, car trois essais avaient montré une totale inefficacité par rapport au placebo. Curieusement, Ridker va interrompre l’essai JUPITER de façon très prématurée puisque le suivi moyen de patients était de moins de deux ans au moment de l’arrêt. Il ne pouvait pas ignorer que cette façon de faire susciterait de nombreuses critiques puisque alors le risque de biais serait trop important pour que les résultats de l’essai puissent être validés.
Il y eut des critiques mais la question qui nous occupe est : pourquoi Ridker a pris le risque d’interrompre prématurément JUPITER ?
La seule explication tangible est qu’ils avaient observé un nombre important de nouveaux diabètes dans le groupe traité par Crestor®. Ne pouvant le cacher, ils décidèrent d’arrêter les frais. JUPITER fut stoppé sans même prévenir à l’avance et préparer les différents groupes d’investigateurs. Avec une incroyable duplicité, ils publièrent cette information sur les nouveaux diabètes tout en disant que ça n’avait aucune importance. Beaucoup effectivement n’y virent que du feu et nous fûmes les premiers avec d’autres collègues d’Harvard à révéler le pot aux roses dans une publication de 2010.
Par la suite, Ridker et quelques disciples publièrent de savants calculs pour démontrer que cette très petite augmentation du nombre de nouveaux diabètes ne devait pas inciter les médecins à stopper leur prescription de statines puisque les statines protègent les diabétiques.
Début 2015 – 7 ans après JUPITER donc – notre Agence du médicament en France (ANSM) a publié un communiqué, un point d’information, dont le but n’est pas d’alerter les médecins et les patients mais au contraire de lénifier les inquiétudes ou anxiété provoquées par l’effet diabétogène des statines. En résumé le message est le suivant : certes les statines augmentent le risque de diabète mais leurs bénéfices cardiovasculaires sont tels, qu’il n’y a pas lieu de remettre en cause le rapport bénéfice/risque. On peut continuer de prescrire… y compris aux diabétiques !

Quel est le nombre de diabètes liés aux statines ?

À titre indicatif, certains essais cliniques anciens n’avaient rapporté aucun nouveau diabète sous statine et d’autres essais prétendirent même que les statines diminuaient le risque de nouveau diabète (essai WOSCOP). Ahurissant quand on y pense, et tragique car cela illustre la médiocrité des essais cliniques qui servent encore aujourd’hui de références aux prescripteurs de statines.
Le rédacteur du point d’information de l’ANSM annonce 10 % d’augmentation du risque ou bien 5 nouveaux diabètes avérés pour 1000 patients traités par statine. Cinq pour mille, ça fait 5000 nouveaux diabètes pour chaque million de patients traités ; et donc pour les 6 millions de patients traités en France, au minimum 30 000 nouveaux diabètes. Si on se réfère à l’essai clinique JUPITER qui avait observé environ 30 % d’augmentation du risque de diabète après moins de 2 ans de suivi, on comprend qu’en théorie des dizaines de milliers de nouveaux diabètes sont à mettre sur le compte des statines chaque année.
D’autres études évoquent une augmentation de 90 % du risque de nouveaux diabètes, c’est-à-dire presque 10 fois plus que le chiffre utilisé par l’expert de l’ANSM… Ce n’est plus 30 000, ce pourrait être presque 300 000…
La sous-évaluation de cet effet toxique des statines est évidente. Elle est difficile à calculer certes, mais il n’est pas trop pessimiste d’affirmer sur la base des données d’observation que des centaines de milliers de Français ne seraient pas diabétiques s’ils n’avaient pas utilisé des statines.
Au rythme de 6 millions d’adultes traités plus ou moins chroniquement par ces médicaments anticholestérol dans un pays comme la France, on peut penser que les statines sont devenues dans nos sociétés une des causes de l’épidémie de diabète qui accable nos populations.

Bonne nouvelle pour les personnes sous anticholestérol

Si elles deviennent diabétiques alors qu’elles sont traitées par une statine, tout n’est pas perdu : l’arrêt de la statine peut faire régresser, voire disparaître le diabète. Inversement, si elles persistent, elles auront le diabète et, en prime, les complications du diabète. Certes, tous les diabètes qui surviennent chez des patients sous statines ne sont pas dus aux statines ; mais les statines y contribuent, c’est une certitude ; et les statines favorisent les complications du diabète.

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