Santé des femmes

À quoi correspond la ménopause sur le plan hormonal ?

À quoi correspond la ménopause sur le plan hormonal ?

Le Dr Cabeca, gynécologue et auteure de SOS Ménopause, explique ce qu'est la ménopause d'un point de vue hormonal. Et cela n'implique pas que les hormones sexuelles.

Ce qu'il se passe pour les hormones sexuelles

Les taux d’oestrogènes varient énormément pendant la périménopause (la période précédant la ménopause) et chutent de 75% ou plus à la ménopause. Certaines femmes présentent seulement quelques problèmes et symptômes légers et vivent ce changement majeur, facilement et sans encombre. D’autres femmes présentent des symptômes désagréables, souvent gênants voire handicapants, comme une chute des cheveux, de l’acné, des douleurs, une fatigue écrasante et une prise de poids. Tandis que le taux d’oestrogènes chute, la graisse s’accumule dans certaines zones, au niveau du ventre, des cuisses, des fesses, sous le menton, et sous les yeux.
 
Sur le plan sexuel, la ménopause a deux faces. La chute des oestrogènes rend la paroi vaginale moins élastique, entraîne une sécheresse, un manque de lubrification, une diminution des sensations et parfois des douleurs pendant les rapports sexuels. Les lèvres se rétractent légèrement, ce qui expose davantage le clitoris et le rend moins sensible avec l’âge.
 
Au même moment, la peau du visage ou des mains semble plus fine et plus fripée. À 50 ans, les cheveux peuvent devenir gris, seulement quelques-uns ou la totalité. Ils peuvent également sembler plus fins et plus secs qu’habituellement.
 
Au début de la ménopause, la masse osseuse peut se réduire assez rapidement. Le déclin des oestrogènes, de la progestérone, de la testostérone et de la DHEA modifie l’absorption du calcium squelettique. Il est possible d’empêcher cela par une supplémentation en vitamines D et K, par un entraînement musculaire et en adoptant une alimentation riche en minéraux et un régime alcalin. Dans le cas contraire, le risque de développer de l’ostéoporose est élevé.
 
Malgré ces changements, la ménopause n’est pas une maladie, loin de là. C’est un autre stade naturel de la vie, au cours duquel les hormones sont à nouveau en pleine mutation.
Lorsque la ménopause se termine, vient l’après-ménopause, une phase potentiellement libératrice et gratifiante au cours de laquelle s’ouvrent de nouveaux horizons. C’est le début d’une nouvelle évaluation de la vie et des objectifs. C’est souvent le moment de se demander « Que vais-je faire dans la prochaine phase de ma vie ? ».
 

Les trois autres hormones impliquées

Si le déclin des hormones sexuelles joue un rôle important dans l'apparition des symptômes désagréables liés à cette période de la vie, pour le Dr Cabeca, les hormones qui jouent un rôle essentiel ne sont cependant pas sexuelles. Il s'agit de l'insuline, l'hormone qui régule le taux de sucre sanguin, du cortisol, l'hormone du stress et de l'ocytocine appelée hormone de l'attachement. Selon le Dr Cabeca, quand ces trois hormones "sont présentes en quantité équilibrée, toutes les autres hormones de l'organisme suivent".
 
À l'approche de la ménopause les femmes peuvent devenir résistantes à l’insuline car leur corps n’est plus capable d’assimiler de grandes quantités de glucides et de gérer les grignotages en dehors des repas. La résistance à l’insuline se cache sous de nombreux symptômes typiques de la ménopause : bouffées de chaleur, fatigue, difficultés de concentration et prise de poids. Ce sont les symptômes précoces de la résistance à l’insuline, mais nous faisons rarement le lien, car personne ne nous le dit.
 
Le cortisol peut endommager l’organisme lorsque ses taux sont constamment élevés (à cause d'un stress chronique). Cela augmente l’acidité dans tout l’organisme, détruit la flore intestinale et entraîne une hyperperméabilité instestinale, ce qui rend l’intestin « poreux » à certains nutriments qui risquent alors de passer à travers la paroi intestinale. En bref, le cortisol déséquilibre l’organisme. Des taux constamment élevés de cortisol peuvent également entraîner un vieillissement précoce, une dépression, un sentiment de solitude et d’épuisement, causés par une cascade d’événements.
 
L'ocytocine permet de neutraliser les effets négatifs du cortisol. Elle participe aussi à la régulation du poids et de l'appétit.
 
Le programme alimentaire proposé par le Dr Cabeca dans SOS Ménopause cible en priorité ces trois superhormones afin de les rééquilibrer. Il s'agit pour cela d'adopter une alimentation à la fois pauvre en glucides et riche en aliments alcalins.
 
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