Santé de la femme

Les hormones sexuelles féminines

Les hormones sexuelles féminines

Pour connaître intimement son cycle, améliorer un syndrome prémenstruel ou les symptômes de la ménopause, il est important d'en savoir un peu plus sur les hormones sexuelles féminines : les estrogènes et la progestérone. Tour d'horizon avec le Dr Dalle, spécialiste des hormones.

Les estrogènes, qu’est-ce que c’est ?

Les estrogènes sont des hormones très présentes chez la femme et qui sont au centre de tous les passages de sa vie : règles, fertilité, ménopause. Les estrogènes regroupent trois hormones :

  • l’estradiol, produite pendant les années de reproduction
  • l’estriol, qui est produit seulement pendant la grossesse
  • l’estrone, qui est l’estrogène dominant de la ménopause.

L’estradiol est la plus importante des trois hormones par ses effets.

L’estradiol

L’estradiol est très présent dans le corps humain. Environ 300 tissus ont des récepteurs aux estrogènes, ce qui signifie que de nombreux organes en dépendent (cerveau, foie, os, peau). L’estradiol est produit en petites quantités mais possède de grands effets.
L’estradiol ralentit le vieillissement cérébral en stimulant la croissance nerveuse, le fonctionnement des neurones et en favorisant la cicatrisation. Il inhibe aussi l’enzyme qui dégrade l’acétylcholine, ce neuromédiateur tellement impliqué dans la maladie d’Alzheimer.
L’estradiol est également un antioxydant majeur. Il est deux fois plus puissant que les vitamines E et C réunies. À tel point que l’on se demande si l’une des raisons du vieillissement accéléré des femmes à partir de la ménopause n’est pas lié en partie à la perte de cet antioxydant majeur. Il se produit alors un excès de radicaux libres, avec des conséquences sur le risque cardiovasculaire (thromboses en particulier) et un risque accru de démence et de pathologies cérébrales.
Aux alentours de quarante ans, les femmes ressentent ce déclin progressif en estradiol lié à l’atrophie des ovaires. Quand les ovaires ne produisent plus d’estradiol, on assiste ainsi à l’arrêt complet des règles qui signe la ménopause. Mais cette baisse peut être lente ou rapide et peut prendre entre 10 et 15 ans. Chaque femme a son évolution, très personnalisée. Dès que le taux d’estradiol baisse, une femme ressent des symptômes déplaisants comme des bouffées de chaleur ou des insomnies. Le corps cherche à s’adapter à ce manque.
Si la privation d’estrogènes est brutale (opération chirurgicale par exemple), les symptômes sont beaucoup plus sévères.
La bonne nouvelle c’est que plus le corps s’habitue au manque d’estrogènes, plus les symptômes tendent à disparaître.

L’estrone

Bien qu’il soit sans danger quand il est sécrété en petite quantité, de grandes quantités d’estrone peuvent inhiber l’effet de l’estradiol en l’empêchant de se lier à son récepteur et en le rendant inopérant.
Ceci a pour premier impact de priver le cerveau des formidables bénéfices de l’estradiol.
L’estrone est très largement associé à la ménopause. C’est souvent l’estrogène dominant de cette période. L’estrone est principalement fabriqué par les cellules graisseuses et cette fabrication continue bien longtemps après l’arrêt de production d’estradiol par les ovaires. Mais ses effets n’ont rien à voir avec ceux de l’estradiol. Son seul atout est d’être en partie converti en estradiol.
Bien qu’un taux élevé d’estrone soit utile contre la perte du capital osseux, c’est malheureusement lui aussi qui aggrave les symptômes de ménopause comme les bouffées de chaleur, l’insomnie, les changements d’humeur ou les pertes de mémoire.

Les signes de déficience en estrogènes

  • bouffées de chaleur
  • sueurs nocturnes
  • sommeil perturbé
  • dépression
  • anxiété
  • moins de réponse sexuelle
  • moins de coordination
  • accélération du vieillissement musculaire et cutané
  • perte de dents
  • appétit accru, gain de poids
  • perte de mémoire
  • perte de densité osseuse
  • yeux secs
  • envie de sucres
  • vertiges
  • perte d’audition
  • perte de cheveux
  • sécheresse vaginale
  • moins d’odorat

Les taux de références

  • Femme de moins de 50 ans :  180 -200 pg/ml  pour le taux d'estrogènes  et  2,5 ou moins pour le ratio estrogènes/estradiol
  • Femme de plus de 50 ans  :   70 -120 pg/ml  pour le taux d'estrogènes et  2,5 ou moins pour le ratio estrogènes/estradiol

La progestérone, qu’est ce que c’est ?

La progestérone est une hormone équilibrant les estrogènes dans une interaction dynamique. Elle est présente avec les estrogènes pendant les cycles menstruels et la reproduction. Entre 30 et 40 ans apparaissent souvent déjà les signes d’un déséquilibre, la balance penchant trop du côté des estrogènes.
La progestérone évite le syndrome prémenstruel. Elle a pour autre effet d’apporter des bénéfices importants pour le sein et les os.
La progestérone prévient ainsi la prolifération excessive des cellules normales et cancéreuses du sein et réduit les kystes mammaires bénins.
C’est une hormone agissant aussi fortement sur le système nerveux, notamment en protégeant les neurones et en favorisant les connexions neuronales.
La progestérone a un effet particulier sur le GABA, un neuromédiateur auquel les médicaments anxiolytiques doivent leurs effets. C’est pourquoi elle est sédative, anxiolytique et antidépressive. C’est une hormone apaisante de par ses effets sur le système nerveux parasympathique.
Enfin, un des effets trop méconnu de la progestérone est sa fonction diurétique. Elle évite les œdèmes que beaucoup de femmes connaissent à l’approche des règles, surtout en pré-ménopause.

Quel est le taux optimal de progestérone ?

Les fourchettes que donnent les laboratoires sont très larges, souvent de 2000 à 14 000 pg/ml, ce qui est peu utilisable. En fait, ce qui compte c’est le rapport entre progestérone et estrogène : idéalement, il doit y avoir 10 à 20 fois plus de progestérone que d’estrogène, pas moins et ce, quel que soit l'âge.

  • Pour les femmes de moins de 50 ans  : le taux de référence se situe entre 300 et 26 000 pg/ml et le taux optimal entre 2000 et 14 000 pg/ml
  • Pour les femmes de Plus de 50 ans  : le taux de référence se situe entre 300 et 26 000 pg/ml et le taux optimal entre 2000 et 8000 pg/ml
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