Transition écologique : comment reprendre la main sur son alimentation

Transition écologique : comment reprendre la main sur son alimentation

Pour Jérémie Pichon, l’auteur de Famille en transition écologique, nous devons changer nos modes de vie et de consommation de toute urgence si nous voulons que la Terre reste habitable à la fin de ce siècle. Voici les enjeux écologiques et santé du contenu de nos assiettes et la principale clé de la transition alimentaire.

Les enjeux de l’alimentation sont autant environnementaux que sociaux et économiques, et nous en sommes un maillon essentiel : nous pouvons décider à qui nous donnons notre euro et qui nous soutenons. Je le donne à Bayer ou à ma coopérative locale ? À Édouard ou à Michel, mon maraîcher ? Nous pouvons décider d’être un acteur des circuits courts et nous engager localement pour faire concrètement le changement.
 

Trop de pétrole dans nos assiettes

Après l’argent placé à la banque, les transports (voiture, avion…) et le logement qui sont responsables à eux seuls de 81 % de nos émissions carbone, l’alimentation est le quatrième contributeur de notre empreinte écologique. Elle représente 10 % de nos émissions. Ce que nous mangeons a ainsi un impact majeur sur l’environnement. Notre alimentation devenue industrielle est hyperconsommatrice d’énergie fossile, et donc ultra-dépendante de cette ressource. Nous avons du pétrole dans nos assiettes !
 
(Illustration ©Bloutouf/Bénédicte Moret, tous droits réservés)
 
La moitié de ce pétrole est utilisée en carburant pour les tracteurs et engins agricoles servant à travailler le sol, semer, fertiliser et traiter. Le reste permet le chauffage des bâtiments d’élevage (14 %) et des serres (10 %), et le déplacement des personnes (8 %). En mangeant bio, local et de saison, principalement des fruits et légumes et peu d’aliments d’origine animale, il est possible de diviser par 4 ses émissions carbone!
 

La solution ? Moins mais mieux

En faisant le choix d’aliments de bonne qualité nutritionnelle, en mangeant plus d’aliments bruts et moins d’aliments ultra-transformés, on est plus rapidement rassasié et on apporte à notre corps tout ce dont il a besoin au quotidien pour être en bonne santé. La qualité plutôt que la quantité !
Les fruits et légumes bio, locaux et de saison deviennent ainsi la base de la masse alimentaire annuelle, au détriment de la viande, des céréales, et des produits ultra-transformés. Ces derniers sont des aliments raffinés, riches en énergie et dépourvus de composés protecteurs comme les fibres, micro-et phytonutriments. Ces « faux » aliments sont impliqués dans de nombreuses maladies de civilisation : diabète, obésité, cancer, maladies cardio-vasculaires. Rappelons que l’obésité tue autant que le tabac aujourd’hui, en étant responsable d’environ 11% des décès en France. En consommant en majorité des fruits et légumes locaux et de saison, nous retrouvons un équilibre nutritionnel optimal.
 
Manger bio, local et de saison permet aussi de réduire la pression exercée sur les masses d’eau et le cycle de l’eau non seulement en termes de quantité d’eau prélevée et consommée qu’en termes de pollution engendrée à chaque étape de la production alimentaire. 
 
(Illustration ©Bloutouf/Bénédicte Moret, tous droits réservés)
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