Immunité

Les mécanismes de l'allergie

Les mécanismes de l'allergie

En France, 20 à 30 % de la population souffre ou a souffert d’une maladie allergique. Asthme, rhinite, dermatite atopique, urticaire, conjonctivite… empoisonnent le quotidien de ceux qui en souffrent. Mais quels mécanismes physiologiques expliquent ces allergies ? Explications de Brigitte Karleskind, l'auteure de Allergies les solutions naturelles.

La fonction du système immunitaire est de nous protéger dans notre milieu environnant et de permettre à notre organisme de lutter contre les agents infectieux (bactéries, parasites) et contre certains désordres internes (cellules cancéreuses).
Le système immunitaire produit des molécules spécialisées, les anticorps, chargées de reconnaître les intrus et de les détruire. La réponse immunitaire est spécifique et conserve la mémoire des intrus, les antigènes, qu’elle a reconnus.
Dès que ces mêmes antigènes réapparaissent, les anticorps les reconnaissent et livrent bataille aussitôt.

Lorsque la réponse du système immunitaire est trop importante ou disproportionnée, on parle d’hypersensibilité.
Les maladies allergiques correspondent à une hypersensibilité dirigée contre des antigènes particuliers, les allergènes, présents dans l’air ambiant, les aliments, les médicaments, le venin d’hyménoptères (abeilles, guêpes…) ou les gants en latex.
Pour que l’allergie se déclenche, deux conditions doivent être présentes : une prédisposition génétique chez l’individu (atopie) et une exposition à la substance allergène.
Le système immunitaire de l’organisme réagit au contact avec une substance étrangère à l’organisme, l’allergène, comme si celui-ci était dangereux, comme il le ferait pour lutter contre une infection, déclenchant toute une cascade de réactions.

L’hypersensibilité immédiate

Lorsque l’allergène, par exemple un pollen ou un débris d’acarien, entre en contact pour la première fois avec l’organisme, notamment après son inhalation ou son ingestion, il est reconnu par un type particulier de cellules du système immunitaire : les macrophages, première ligne de défense de l’organisme. Ces cellules sont présentes en quantité importante dans la peau et les muqueuses, notamment dans le nez et les poumons.
Dès ce premier contact, les macrophages stimulent la production d’autres cellules du système immunitaire, les lymphocytes T, des globules blancs. Ces derniers, à leur tour, recrutent des lymphocytes B. Ces cellules se transforment en plasmocytes et acquièrent la capacité de synthétiser des anticorps, et, notamment, une classe particulière impliquée dans les réactions allergiques, les immunoglobulines de type E (IgE). Ces IgE reconnaissent spécifiquement un allergène donné.
Une fois passées dans la circulation sanguine, les IgE vont se fixer sur deux autres types de cellules immunitaires : les mastocytes, localisés dans la peau et les muqueuses, et les basophiles présents dans la circulation sanguine. Les mastocytes et les basophiles contiennent de nombreuses petites vésicules riches en puissants médiateurs chimiques de l’inflammation.

La réaction allergique proprement dite

Lors du second contact de l’organisme « sensibilisé », l’allergène est directement capté par les IgE fixées sur les mastocytes et les basophiles, provoquant la libération des médiateurs chimiques contenus dans leurs petites vésicules : histamine (le médiateur le plus puissant), tryptase, leucotriènes, prostaglandines. Ces médiateurs chimiques sont responsables, par le déclenchement d’une réaction inflammatoire, des principales manifestations allergiques : rougeurs, sécrétions, œdèmes…

Les réactions d’hypersensibilité retardée

Dans ce cas, l’allergène en cause est généralement une substance chimique qui, après avoir traversé la peau, se fixe sur une protéine. Le couple protéine/allergène est reconnu par les cellules de Langerhans situées dans la couche épidermique de la peau.
Ces cellules de Langerhans porteuses du couple protéine/allergène migrent vers les ganglions lymphatiques régionaux pour les présenter à un type particulier de cellules immunitaires, les lymphocytes T CD4+ qui, une fois activés, vont peupler les différents ganglions de l’organisme.
Au second contact avec l’allergène, ce dernier se fixe sur les cellules de Langerhans qui migrent alors vers les lymphocytes T CD4+ activés. Ces lymphocytes spécifiques de l’allergène le reconnaissent et affluent vers le lieu de rencontre avec la molécule étrangère pour y créer des lésions vésiculeuses intradermiques (résultant de la formation d’une petite cavité de 1 à 3 mm remplie d’un liquide clair qui s’écoule lorsqu’on la perce).
Ces lésions apparaissent généralement entre 48 et 72 heures après le contact avec l’allergène d’où le nom d’hypersensibilité retardée.

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