Affamer le cancer

Jane McLelland, aux patients atteints de cancer : « Ne baissez pas les bras »

Jane McLelland, aux patients atteints de cancer : « Ne baissez pas les bras »

Jane McLelland a survécu à trois cancers, dont un en phase terminale. Elle explique comment dans le best-seller "Affamer le cancer", un livre écrit pour les patients et leurs soignants.

Jane McLelland est une survivante du cancer, de trois cancers en réalité, puisqu’elle a successivement lutté contre les cancers du col de l’utérus, du poumon et du sang, et les a vaincus.

Aujourd’hui, 18 ans après son premier diagnostic de cancer de stade IV et alors que les médecins ne lui donnaient que 12 semaines à vivre, Jane McLellland est en bonne santé. Elle a épousé l’amour de sa vie et, grâce à une mère porteuse, a pu avoir deux fils.

Comment a-t-elle fait ? Comme elle le raconte dans son livre Affamer le cancer, Jane n’a pas tourné le dos aux traitements conventionnels : elle s’est pliée à des séances de chimio- et radiothérapie. Mais elle pensait que le cancer finirait par réapparaître et qu’il lui fallait donc une stratégie de dissuasion en profondeur.

Protocole personnalisé

De formation médicale, elle s’est immergée dans la littérature scientifique pour y rechercher les types d’alimentation, les compléments alimentaires et les médicaments susceptibles de fragiliser les tumeurs et les empêcher de se développer.

Elle en a conçu un protocole qu’elle s’est appliqué. "Ma conviction, dit-elle, est qu’en plus du régime alimentaire, nous disposons de compléments alimentaires et de médicaments hors AMM pour nous aider à vaincre le cancer ou le contrôler. La clé, c’est de fournir les bonnes combinaisons au bon moment." 

Il n’y a pas d’approche universelle, dit-elle à ses lecteurs. Il faut se concentrer sur les sources de carburant utilisées par votre cancer particulier, puis sur la création d'un plan de traitement ciblé.

Au début de ses recherches, Jane McLelland a compris que le glucose alimentait la plupart des cancers et que l’IGF-1 (une hormone de croissance analogue à l’insuline présente en quantité dans les produits laitiers et la viande) contribuait également à stimuler sa croissance.

Elle a donc modifié son alimentation, supprimant les sucres simples, les glucides raffinés, les produits laitiers et la plupart des viandes. Elle a également commencé à boire du thé vert, et prendre plusieurs suppléments.

Malheureusement, quelques mois plus tard, elle crachait du sang. Verdict : cancer de stade IV, en phase terminale.

Seul encouragement : il n’y avait aucune tumeur ailleurs, preuve que le régime alimentaire et les changements qu'elle avait déjà apportés payaient : "mon protocole avait ralenti la croissance de la tumeur", dit-elle.

Elle a retardé l’opération et s’est plongée plus profondément dans les études scientifiques. 

Elle a appris que pour éradiquer complètement son cancer, elle devrait l'attaquer d'une manière différente : en l'affamant.

L’idée d’affamer les cellules cancéreuses date des années 1930.

En 1931, l’Allemand Otto Warburg a reçu le prix Nobel pour avoir découvert que les cellules cancéreuses avaient un métabolisme altéré, qui les rendait dépendantes au glucose. Depuis, d’autres recherches ont révélé que les cellules cancéreuses ont aussi besoin d’une grande quantité de glutamine (un acide aminé) et dans certains cas, de graisses.

Jane McLelland a subi une intervention chirurgicale pour ôter la tumeur pulmonaire, suivie de six mois de chimiothérapie (à une dose inférieure à celle recommandée par son oncologue). 

Lire : Faut-il traiter le cancer comme une maladie métabolique ?

Affamer le cancer

Mais cette fois, elle a eu recours à une stratégie visant à affamer les cellules souches du cancer. En plus de son régime alimentaire, elle a pris des compléments alimentaires comme l’extrait de Garcinia (hydroxycitrate), la vitamine D, la berbérine, la curcumine, la vitamine B3 et le pycnogénol extrait de pin, qui inhibent tous des voies clés anormales dans le cancer. Elle a également suivi un traitement de vitamine C par voie intraveineuse, des études ayant montré qu'un tel traitement pouvait améliorer des patients.

Non seulement elle a survécu, mais ses marqueurs sanguins de cancer sont restés bons pendant plusieurs années.

Malheureusement en 2003, elle a reçu un diagnostic de myélodysplasie, une forme de mutation de la moelle osseuse liée au traitement, pouvant évoluer vers une leucémie.

"Je ne comprenais pas pourquoi je contrôlais un cancer mais pas un autre, dit-elle. J'ai réalisé alors que tout est question de métabolisme. Le métabolisme de ma leucémie était totalement différent de celui de mon cancer du col de l’utérus. Ainsi, avec mon régime à index glycémique bas, je contrôlais le cancer du col de l’utérus, mais je ne contrôlais pas la leucémie, qui se développe plutôt grâce aux protéines."

Elle a dû couper l'alimentation de ce nouveau cancer mais aussi se tourner vers des médicaments habituellement utilisés dans d’autres indications que le cancer, comme les statines, qui sont prescrites dans les hypercholestérolémies, ou encore la metformine, un médicament du diabète. "Les statines provoquent l’apoptose dans les leucémies myéloïdes aiguës, explique-t-elle. Et elles bloquent le récepteur de surface cellulaire Glut1 utilisé par la plupart des cancers pour accéder à davantage de glucose. La metformine est essentielle pour affamer le cancer, car elle freine son approvisionnement en glucose et en insuline et qu’elle abaisse l'IGF-1."

Elle a aussi découvert l’intérêt anticancer d’un antibiotique courant, la doxycycline.

Dans son livre, Jane McLelland relate son parcours de combattante contre le cancer, et donne des informations détaillées sur son approche scientifique du cancer.

Elle a longtemps hésité à l'écrire, mais elle estime qu'elle a le devoir de partager ce qu'elle a découvert et qui lui a sauvé la vie. "C’est une responsabilité sociale que de fournir aux gens des informations qu'ils n'obtiendraient pas ailleurs."

Selon elle, il faut considérer le cancer différemment. "Les patients et les médecins recherchent la disparition des tumeurs, mais un grand nombre de personnes qui suivent mon protocole ont encore des tumeurs dans leur corps, sauf qu’elles ne se développent plus. Le succès ne consiste pas nécessairement à se débarrasser de la tumeur. On peut vivre avec une tumeur, à condition qu'elle ne dégrade pas quelque chose de vital."

Quelque soit le pronostic, dit-elle, il y a toujours un espoir. "J'en suis la preuve vivante."

Lire : Cancer : 7 aliments à limiter

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