Sport, santé et performance, le blog du Dr Fabrice Kuhn

  Les secrets d'un médecin qui pratique le triathlon ironman, le marathon et l'ultratrail et qui a écrit Paléofit, pour booster vos performances

Par Fabrice Kuhn

Diminuer ses réserves en glycogène pour améliorer ses performances

Diminuer ses réserves en glycogène pour améliorer ses performances

Une étude montre que l’entraînement « low glycogen » permet d’augmenter les performances.

Lors d’un article précédent je vous avais parlé des bénéfices que l’on pouvait obtenir grâce à un entraînement où certaines séances étaient réalisées avec peu de glucides disponibles. Rappelez-vous ces sportifs qui s’entraînaient deux fois en une journée : une première fois dans la journée pour diminuer les réserves glycogéniques puis, après un peu de repos et sans apport de glucides, une deuxième séance. Souvenez-vous des avantages biochimiques dont ils étaient susceptibles de bénéficier (élévation des capacités mitochondriales (ces organites qui transforment les nutriments en énergie disponible pour l'effort), meilleure gestion des glucides et des lipides à l'effort). Cependant, ces études n'observaient pas de traduction de ce potentiel sur les performances.

Une étude récente vient, quant à elle, de constater une amélioration des performances après ce genre de manipulation.

Pour cela les chercheurs ont contraint 18 sportifs amateurs expérimentés (VO2max 44 ± 9 mn/kg/mn) à s'exercer deux fois par jour à six reprises en deux semaines. Lors de chacune de ces séances, ils suivaient un entraînement à haute intensité en fractionné et pédalaient ainsi 5  fois durant 4 mn à 60% de leur puissance maximale (2 mn de récupération entre chaque effort). A l'issue de la première séance du jour, ils récupéraient durant 3 h en ingérant soit 195 g de glucides (groupe HI-HI) soit 17 g de glucides (groupe HI-LO). Après ces 3 h, ils entamaient la deuxième séance sur le même principe de fractionné.

Si les deux groupes amélioraient leurs performances en contre-la-montre, le groupe HI-LO voyait ces performances augmenter de 33 Watts (211 avant et 244 après) alors que le groupe HI-HI ne majorait ses performances que de 16 Watts (203 avant et 219 après) (différence significative). Les capacités mitochondriales étaient, quant à elles, majorées dans les deux groupes mais contrairement aux études précédentes il n'existait pas de différence significative entre l'entraînement en "low glycogen" et l'entraînement "classique".

Cette première étude à montrer une amélioration des performances après un entraînement en "low glycogen" confirmerait sur le terrain le potentiel biochimique de ce genre d'entraînement que les études précédentes avaient constaté.

Bien sûr, à l'approche des competitions la recharge glucidique est fondementale pour maximiser les stocks de glycogène.

Nous attendons avec impatience les résultats des prochaines études à ce propos…

Cochran AJ, Myslik F, MacInnis MJ, Percival ME, Bishop D, Tarnopolsky MA, Gibala MJ. Manipulating Carbohydrate Availability Between Twice-Daily Sessions of High-intensity Interval Training Over Two Weeks Improves Time-trial Performance. Int J Sport Nutr Exerc Metab. 2015 Mar 26. 

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à propos de l'auteur

Le Dr Fabrice Kuhn est médecin généraliste, diplômé en biologie et médecine du sport. Il est médecin des équipes de France d'haltérophilie. Il pratique le triathlon ironman, le marathon et l'ultratrail.

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