Sans gluten et sans lait

Pourquoi adopter le régime Seignalet ? Les arguments scientifiques et éthiques

Pourquoi adopter le régime Seignalet ? Les arguments scientifiques et éthiques

Dans l’épilogue de Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation, Jacqueline Lagacé fait la synthèse des arguments scientifiques et éthiques en faveur du régime hypotoxique du Dr Seignalet. Extrait.

Un régime pour contrer les maladies chroniques

On sait que les maladies inflammatoires chroniques se développent chez des individus prédisposés génétiquement. Cependant, les fragilités génétiques ne s’expriment qu’à la condition qu’un ou des facteurs environnementaux favorisent l’expression de ces gènes. Si nous ne pouvons pas modifier notre génétique, nous pouvons au moins agir sur des facteurs environnementaux tels que la nutrition, qui joue un rôle central dans le développement de nombreuses maladies inflammatoires chroniques. Il va sans dire que, pour maintenir un bon état de santé, il faut à la fois suivre un régime alimentaire bien adapté à notre génétique et faire régulièrement de l’activité physique.
Selon le professeur américain T. Colin Campbell, un scientifique à l’avant-garde de la recherche dans le domaine de la nutrition depuis plus de quarante ans, il existe un grand nombre d’études extrêmement sérieuses qui appuient l’hypothèse selon laquelle un régime optimal peut non seulement prévenir mais également traiter une grande variété de maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et les maladies auto-immunes. Selon le Dr Campbell, un régime optimal devrait être base sur des aliments complets, non raffinés incluant des légumineuses, des céréales et graines entières, des fruits et légumes frais, l’évitement des produits laitiers, une consommation réduite en viande, en sucre, en sel et en gras tout en minimisant le plus possible la consommation d’aliments industriels.

Les particularités du régime Seignalet

Le régime préconisé par le Dr Seignalet est globalement le même que celui du Dr Campbell, à quelques exceptions près. Le Dr Seignalet recommande l’élimination presque totale des céréales chez les individus affectés par des maladies inflammatoires chroniques ; son régime hypotoxique ou ancestral se distingue en outre par le fait qu’il se fonde sur l’hypothèse que l’alimentation qui a précédé le développement de l’agriculture il y a environ 10 000 ans était mieux adaptée aux enzymes digestives des humains que celle qui a suivi l’avènement de l’agriculture. Pendant des millions d’années, les ancêtres de l’homme et par la suite Homo sapiens ont consommé exclusivement des animaux sauvages et des plantes non cultivées, ce qui a façonné la physiologie de leur système digestif, y compris leurs enzymes digestives. Selon Seignalet, le changement d’alimentation avec prédominance de céréales et de produits laitiers aurait entraîné un conflit potentiel entre nos vieux gènes et l’alimentation nouvelle. Cela est plus que plausible étant donné le fait que 10 000 ans représentent moins de 1 % de l’histoire évolutive de l’homme. Ce conflit serait également responsable de l’acidose métabolique (acidification des liquides corporels), cause de nombreuses maladies chroniques en Occident. L’acidose métabolique est la conséquence de la diminution du potassium dans l’alimentation moderne, laquelle est favorisée par la consommation importante de céréales, de produits laitiers, d’un excès de viande et d’une faible consommation de plantes, ces dernières fournissant la majeure partie du potassium. La théorie de Seignalet prend en compte également un autre point essentiel, à savoir que la cuisson de certains aliments à haute température (≥ 120 °C) induit la formation de molécules de Maillard. Les molécules de Maillard, qui sont représentées par différentes glycotoxines, sont formées à la suite de réactions non enzymatiques entre des acides aminés et des sucres ou des lipides, lorsqu’ils sont soumis à des températures élevées. En fait, la décision de Seignalet d’éliminer les céréales semblait davantage le fruit d’une intuition et d’observations que de la connaissance exacte du processus responsable de ce type de réactions biochimiques. Ce n’est qu’à partir véritablement de 2003, année du décès de Seignalet, que deux découvertes essentielles ont permis de mettre en évidence l’importance particulièrement négative des glycotoxines, issues de la cuisson d’aliments à haute température, dans le développement de maladies chroniques.
Il est évident que le choix qu’a fait Seignalet d’éliminer la grande majorité des céréales de son régime hypotoxique se trouve maintenant justifie par des arguments scientifiques solides fondés sur des expériences contrôlées (voir les chapitres 3 et 4 de Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation) ainsi que sur les résultats extrêmement positifs que ce médecin chercheur a obtenus en soumettant les malades à son régime. Par exemple, la grande majorité des patients atteints d’arthrite rhumatoïde, qui ont suivi correctement le régime ancestral, ont vu leurs douleurs s’effacer complètement et leur maladie a été mise en rémission, comme cela a été le cas pour 90 autres maladies chroniques. On ne parle pas ici de guérison mais bien de rémission, puisque l’arrêt du régime signifie le retour de la maladie.

Qui doit adopter ce régime ?

Globalement, le régime ancestral du Dr Seignalet s’adresse avant tout aux individus qui sont déjà affectés par des maladies inflammatoires chroniques. Toutefois un régime contenant très peu de glycotoxines toxiques serait profitable à tous, à titre préventif, et plus particulièrement à la majorité des individus ayant franchi la cinquantaine.
Les coûts sociaux et économiques que nos sociétés doivent supporter pour le traitement de maladies chroniques souvent évitables par une diète ciblée sont énormes.  Comme nous avons atteint un point où la consommation de produits alimentaires nocifs et notre mode de vie sédentaire mettent gravement en danger la survie de notre système de santé, une part de plus en plus grande de la population semble consciente de cet énorme problème et se montre prête à admettre qu’une alimentation ciblée peut non seulement prévenir, mais également traiter un grand nombre de maladies chroniques. Changer nos habitudes alimentaires n’est plus une question de choix mais une nécessité.

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