Courir sans douleur

Course : les appuis et les contraintes du pied

Course : les appuis et les contraintes du pied

Une mauvaise posture comme une mauvaise position du pied pendant la course risquent d’entraîner une usure prématurée des articulations, des os, des tendons. Pourquoi ? Les réponses de Christophe Carrio, l’auteur de La meilleure façon de courir.

Le pied est composé de 28 os, 16 articulations, 107 ligaments qui tiennent ces dernières et 20 muscles qui permettent au cerveau de commander ses mouvements. De plus, sa plante est, avec le bout des doigts, la région du corps la plus riche en terminaisons nerveuses. Le pied est aussi, avec les aisselles et la paume des mains, la zone contenant le plus de glandes sudoripares.
Le pied permet la station verticale et la marche. Il a un rôle d’équilibre, d’amortisseur et de propulseur. Il supporte tout le poids du corps sur 7 points d’appui : le talon, le métatarse et la pulpe des 5 orteils. Au cours de la marche, le pied s’allonge en moyenne de 6,6 mm ce qui en dit long sur la pression qui s’exerce à chaque pas sur lui. Bref, vos pieds sont importants, car chacune des foulées que vous allez produire, repose sur cette faible surface.
À chaque foulée, le pied supporte une poussée considérable ; ainsi, un athlète de 75 kg supportera lors de chaque appui :

  • 300 kg, s’il court à un rythme soutenu ;
  • 450 kg, s’il pratique le saut en longueur ;
  • 1125 kg, s’il pratique le basket-ball (lors de la réception après un smash).

Le choc ressenti varie selon le poids du corps, la nature du sol, la vitesse de course.
Et pour ceux d’entre vous qui envisagent ou qui pratiquent déjà le marathon ou des courses plus longues, sachez que le marathonien, lui, exécute environ 4500 foulées lors de l’épreuve reine d’endurance. On peut aisément deviner les conséquences de telles contraintes sur le pied et par extension sur l’ensemble des articulations, surtout s’il existe le moindre problème d’appui.

Chaussures et position assise affaiblissent le pied

Le temps que nous passons assis a des répercussions importantes sur la posture globale du corps et particulièrement sur la perte de force et de souplesse de beaucoup de muscles et de chaînes musculaires (pour en savoir plus à ce sujet, lire Un corps sans douleur). À ce titre, les muscles du pied sont eux aussi soumis à un manque de force caractérisé.
Le port de chaussures y est aussi pour beaucoup. En effet, les fabricants de chaussures voulant améliorer le confort de marche ou de course de leurs clients ont rivalisé d’ingéniosité afin d’utiliser les qualités naturelles d’amortissement et de propulsion du pied et d’ajouter des innovations technologiques censées augmenter les performances et les capacités élastiques de la foulée. Pari gagné certes mais le pied, épargné par ces chaussures, a moins besoin de maintenir un bon tonus musculaire.
Et comme le pied est censé encaisser une partie de l’onde de choc que l’on produit lorsqu’on marche ou qu’on court, s’il ne fait pas son travail, c’est l’articulation du niveau supérieur qui est obligée de s’en charger, en l’occurrence le genou. Et lorsque le genou n’en peut plus, il le fait savoir : inflammation articulaire, tendinite, etc. Même si les douleurs du genou ne peuvent être complètement imputées à un problème de pied, on sait que cela y contribue.

Quel est votre appui au sol ?

L’appui au sol donne des indications importantes sur les dérèglements posturaux de l’ensemble du corps de la coureuse ou du coureur. On distingue ainsi 3 types de « pied » :

  • les pronateurs,
  • les supinateurs,
  • les universels.

Le type de « pied » influence le reste du corps par le biais des chaînes musculaires. Le corps utilise en effet un système de chaînes reliant les muscles aux tendons et aux articulations. Ces chaînes musculaires constituent une véritable toile d’araignée ce qui explique par exemple les possibles répercussions d’un pied pronateur au niveau de la nuque.
Le tableau ci-dessous résume ce que nous venons d’énoncer mais ne doit pas être pris comme « l’ultime vérité ». Une personne peut être « universelle » d’un pied et supinatrice de l’autre à cause de dérèglements posturaux anciens. Pour une approche globale des problèmes posturaux, lire Un corps sans douleur.

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