Le blog de Thierry Souccar, "Amuse-gueules"

Réflexions sur la vie, la mort, et tout ce qu'il y a au milieu. 

Par Thierry Souccar
Ebola nous revoilà

Le chlorure de magnésium donné au lance pierre

Le chlorure de magnésium donné au lance pierre

Chlorure de magnésium contre Ebola, suite. Dans un précédent billet, j'ai épinglé ceux qui, comme M. Pierre Lance, font croire que le chlorure de magnésium est un traitement "puissant" contre la fièvre hémorragique. M. Lance n'a pas apprécié, il est très colère et me traite de noms d'oiseaux. Poursuivons donc les échanges.

M. Pierre Lance, qui a récemment fait la promotion du chlorure de magnésium comme remède contre le virus Ebola reprend la parole dans une tribune publiée sur Internet.

Je pensais qu’il allait profiter de cette occasion pour apporter enfin des preuves de ce qu’il écrit.

C’est quand même la moindre des choses, après avoir soutenu mordicus à des centaines de milliers de personnes que ce sel de magnésium a de « puissants effets contre pour lutter contre la fièvre hémorragique causée par le virus Ebola ».

Lorsqu’on dispose d’une telle tribune, on a, je pense, une obligation d’honnêteté et de rigueur vis-à-vis de ceux qui vous lisent : ne rien affirmer qui ne soit étayé par un minimum de preuves.

Mais Pierre Lance n’amène, cette fois pas plus que la précédente, la moindre preuve scientifique de ce qu’il avance.

Alors pourquoi cette tribune ?

M. Pierre Lance n’a pas apprécié que je relève dans mon blog la vacuité de ses arguments. Bref il n’est pas content. Et tout à sa colère, il a recours aux attaques personnelles, au dénigrement, à l’invective et à toutes ces méthodes sympathiques, bien utiles pour masquer l’inanité d’un propos. Car sur le fond, il se borne à ressasser ce qu’il nous a dit dans son premier texte, citer Wikipedia dans le texte, et me reprendre avec véhémence sur des phrases qu’il n’aurait pas écrites. Alors allons-y.

Après vérification, Pierre Lance a raison de dire que deux phrases que je lui prête ne sont pas de lui, mais de Jean-Marc Dupuis. Dont acte (dans la version du texte que j’ai reçue, seule la signature de Pierre Lance apparaissait). Mais en citant ces passages, Pierre Lance parle de « l’excellent texte de Dupuis ». Ces deux phrases ne sont certes pas de lui, mais il s’y associe.

Et c’est à peu près tout ce que je peux lui concéder.

Fâché pas qu'avec moi. Avec les méthodes scientifiques aussi

Pour le reste, je ne veux pas accabler M. Pierre Lance car il le fait très bien lui-même.  Par exemple, on se rend compte qu’il a un peu de mal avec les méthodes scientifiques. C’était évident dès sa première lettre sur Ebola et ça l’est encore plus dans sa réponse à mon blog.

Pour commencer, il m’accuse de « reprocher » au Dr Delbet de n’avoir pas mené d’étude contrôlée pour valider ses travaux. Mais cher Monsieur, je ne « reproche » rien à Delbet. Je constate simplement qu’en l’absence d’étude contrôlée, l’efficacité que Delbet attribuait au chlorure de magnésium n’a pas pu être vérifiée.

Pierre Lance n’a d’ailleurs pas l’air de bien savoir ce qu’est une étude contrôlée puisqu’il s’écrie : « Et contrôlée par qui, Monsieur l’Expert ? Par les patrons du complexe pharmaco-industriel qui n’en ont rien à cirer ? »

La réponse est : contrôlée par Delbet lui-même. Nul besoin de Bayer ni de Hoffman-Laroche pour mener une telle étude. Il s’agit simplement de constituer un groupe traité au chlorure de magnésium et un groupe qui reçoit soit un placebo, soit un autre sel de magnésium. N’importe quel médecin, ou hôpital, celui de Delbet par exemple, pouvait conduire une telle étude. Cela n’a pas été fait.

Pareil pour le chikungunya à La Réunion. Quand je fais remarquer qu’il n’y a aucune donnée épidémiologique pour affirmer que le chlorure de magnésium a eu raison de cette maladie, Pierre Lance, pourtant sous magnésium, s’énerve : « Et qui donc allait se mettre en peine de réunir ces fameuses « données épidémiologiques » ? M. Souccar sait-il seulement en quoi consiste une enquête épidémiologique ? » Et de citer dans la foulée la définition d’une étude prospective donnée par… Wikipedia !

J’ai cette chance de ne pas avoir besoin de faire appel à Wikipedia pour comprendre et utiliser l’épidémiologie, qui est mon quotidien depuis plus de 25 ans. Et je vais donc apprendre à M. Lance qu’on n’a pas besoin d’études prospectives pour documenter des effets. Dans le cas de La Réunion, une simple étude rétrospective, par exemple cas-témoins, menée par un groupe de médecins, pouvait faire l’affaire. Comme le dit perfidement Wikipedia, que je cite à mon tour par égard pour Pierre Lance, « les études cas-témoins sont des études qui sont relativement peu onéreuses et faciles à mettre en place. »

Pierre Lance pas d'accord avec Lance Pierre

Dans son nouveau texte, Pierre Lance assure que j’ai trahi ses propos : « Je n’ai jamais dit que le chlorure de magnésium était une « substance miracle ». Allons bon ! Mais qui a donc écrit ceci à propos du chikungunya à La Réunion : « la nouvelle du remède-miracle se répandit dans l’île » ? Si ce n’est pas Pierre Lance, c’est Lance Pierre.

Ailleurs, il m’accuse d’avoir mis sous sa plume la liste des « bienfaits » universels du chlorure de magnésium, alors que ce serait celle du Dr Delbet qu’il « ne faisait que citer ». Il a manifestement oublié qu’il présentait cette fameuse liste en ces termes : « Il est ainsi avéré que le chlorure de magnésium favorise.… ».

Bref, M. Lance se targue d’avoir un esprit en or massif, grâce, croit-on comprendre, au chlorure de magnésium qu’il prend depuis 50 ans. Peut-être devrait-il augmenter les doses ?

La raison contre les croyances

Quant à moi, je ne prends pas de chlorure de magnésium, mais je ne suis pas aussi agité ! Cela m’a permis d’être depuis des décennies, avec constance et conviction, un acteur dans la promotion des alternatives naturelles crédibles aux médicaments. Avec Jean-Paul Curtay nous avons publié il y a près de 20 ans une somme sur les vitamines, basée sur la littérature scientifique, et qui fait toujours référence (1). J’ai été parmi les premiers à dénoncer les lobbies pharmaceutiques et agro-alimentaires, ainsi que les liens d’intérêt des experts. Avec Isabelle Robard, nous en avons fait un livre retentissant, sorti il y a déjà 10 ans (2). J’ai le premier, dès 1995, exposé le problème du bisphénol A, puis décrit le scandale du Vioxx, celui du tryptophane abusivement interdit, dans « Au nom de la science » (3). En tant qu'éditeur, j'ai permis à Michel de Lorgeril - pour ne citer que lui - de démonter en trois livres l'arnaque du cholestérol et des statines et de mettre en avant la suprématie des changements de modes de vie.

Si j'ai quelque crédibilité comme journaliste scientifique, auteur et éditeur, je la dois au souci constant de la rigueur et du respect des lecteurs. Grâce à d’autres de mes amis comme Jean-Paul Curtay ou David Servan-Schreiber, le domaine s’est assaini. On y vante de moins en moins les poudres de perlinpinpin qui nous ont valu d’être si longtemps moqués par la médecine officielle.

Pour aider le public à prendre sa santé en mains, nous avons utilisé la raison contre les croyances, la science contre les dogmes, l’initiative citoyenne contre les lobbies. Aujourd'hui, nous avons besoin de chercheurs, médecins, professionnels de santé, thérapeutes, auteurs, journalistes, investis certes, mais sérieux.  Nous n’avons besoin ni d’apôtre, ni de prédicateur, ni de prophète, ni de gourou. 

Alors je suis bien d’accord avec M. Pierre Lance pour souhaiter que « controverses et polémiques se déroulent avec mesure, dignité et constant souci des victimes potentielles ».

Mais où sont la « mesure », la « dignité » et le « souci des victimes » quand on fait croire à des populations fragiles qu’on va contrôler le virus d’Ebola avec du magnésium ? Est-ce finalement si éloigné du discours des laboratoires pharmaceutiques qui nous font croire qu’en prenant des statines on n’aura pas d’infarctus ?

Le chlorure de magnésium a peut-être des vertus que les autres sels de magnésium n'ont pas, mais il ne les a peut-être pas. Voilà tout ce que l'on peut dire aujourd'hui. 

Dans sa première lettre, Pierre Lance parlait d'ailleurs « des puissants effets [du chlorure de magnésium] pour lutter contre la fièvre hémorragique causée par le virus Ebola ». Dans la seconde, il n’est plus question de « puissants effets », mais de « possibles bienfaits ».

Mon billet a peut-être servi à quelque chose, finalement.

 

(1)   Le nouveau guide des vitamines, Seuil 1996

(2)   Santé, mensonges et propagande, Seuil 2004

(3)   Au nom de la science, Télémaque 2005

 

Commentaires

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Par lilou7 | le vendredi 10 octobre 2014
La réponse de Mr Lance

Que penser de quelqu'un qui se montre aussi méfiant des méthodes dites "scientifiques" ? C'est finalement une attitude aussi stupide que ceux qui rejettent en bloc les remèdes naturels ! En quoi les deux approches seraient-elles incompatibles ? Tous les médecins et chercheurs ne sont pas les suppôts des labos pharmaceutiques, heureusement !
Pierre Lance n'est ni épidémiologiste, ni médecin, ni virologue mais il se permet d'affirmer qu'il est "trop tard pour faire une enquête épidémiologique" (ben voyons !) et parle de "guérisons attestées sur le terrain par un soignant de la Croix-Rouge"... Mais attestées par qui et comment au juste ? Et de combien de personnes ayant guéri, du Chikungunya ou d'Ebola, parle-t-on exactement ? Dans quelles conditions ont eu lieu ces guérisons ? Dans quelle mesure les deux maladies sont-elles comparables ?
Et puis ne confondons pas le fait de renforcer le système immunitaire (bien évidemment indispensable), et le fait de cibler le virus lui-même ; un traitement préventif, et un traitement antiviral d'urgence (administré à une personne déjà gravement affaiblie). Comment agit le chlorure de Mg ?
Alors oui, testons le magnésium et tout autre candidat naturel et peu onéreux. Mais pas n'importe quand, ni n'importe comment ! Je ne crois pas que cela servira au final la cause de la médecine naturelle de faire cela de façon officieuse, aléatoire, sans rigueur ni recueil de données.

Par sabu | le jeudi 16 octobre 2014
Merci

Bonjour M. Souccar,

Je suis ravie de lire votre post ce jour. Vous mettez exactement le doigt sur ce qui m'avait interpelée lors de votre dernier billet sur Ebola et le fameux chlorure de magnésium.
Lorsque l'on a officié dans le marketing et que l'on a connu l'envers du décor, la défiance ne vous quitte plus...
Aujourd'hui, nous subissons pleinement la pression des lobbies, du marketing et des médias.
Il est de plus en plus difficile de se faire une véritable opinion en raison de la masse colossale d'informations qui nous parvient, bien souvent divergentes et relayées par des personnes dont on ne connait pas forcément les intérêts.

Aussi permettez-moi de vous remercier pour votre engagement dans la diffusion d'une information transparente, étayée par des arguments solides avec toute la rigueur et le respect qu'incombe votre fonction (quand bien d'autres n'hésitent pas à s'asseoir dessus).

Au-delà de votre "conflit" avec M. Lance, je partage votre point de vue: Affirmer que le chlorure de magnésium est un remède miracle contre Ebola sans apporter la moindre preuve pour soutenir cette thèse n'a rien de scientifique et revient au même qu'affirmer aux gens qu'il suffit de se gaver de yaourt pour perdre 3 tailles et rajeunir de 20 ans...

Par PILLER | le mardi 28 octobre 2014
dommage

Bonjour,
Bien sur je partage l'analyse de M.Soucar dont on connait la rigueur professionnelle, néanmoins je regrette que pour des affections aussi graves, c'est à dire mortelles l'on ne puisse recommender SANS DISCUSSION le chlorure de Magnésieum, en particulier sous la forme DELBIASE. Certes, il n'existe peut-être pas de "preuves scientifiques" mais il est cependant certain que cela est efficace dans nombre d'affections, même si nous devons nous contenter de témoignages empiriques. C'est mon cas, j'utilise le delbiase depuis plus de 20 ans, et avec moi des dizaines de personnes, tous gardent précieusement un tube dans leur pharmacie. Ça vaut ce que ça vaut, et il me semble qu'en matière de virus aussi terrible qu'ébola il n'y a pas de temps à perdre en dissertassions de ce genre. C'est mon avis
http://generationavenir.e-monsite.com/pages/prevenir/la-delbiase.html
Amicalement
Agnes

Par Thierry | le mercredi 29 octobre 2014
Précision

Chacun est libre d'expérimenter un traitement non encore validé sur lui-même, en particulier si les traitements sont rares ou inexistants. Donc bien évidemment, confronté à Ebola, pourquoi ne pas prendre du chlorure de magnésium (même si les chances de réussite sont à mon avis proche de zéro) ? Mon billet n'est pas dirigé contre l'auto-expérimentation, mais contre les promoteurs de solutions miraculeuses. Il y a quelques années, une petite étude avait trouvé un bénéfice du lithium dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA) une maladie au pronostic sombre. Sans attendre le feu vert des médecins, qui ne cautionnaient pas ce traitement, un groupe de patients s'est regroupé pour prendre du lithium. Le lithium s'est révélé inefficace mais ces patients ont eu la bonne inspiration de se rapprocher de scientifiques hospitaliers qui ont ainsi pu recueillir des données selon une véritable enquête de terrain, et publier leurs conclusions, qui servent maintenant à l'éducation des patients et des médecins. On sait grâce à eux que le lithium est une piste sans issue. C'est aussi cela que je reproche aux promoteurs du du chlorure de magnésium à La Réunion, et aux Antilles : supplémentation sauvage, sans aucun espoir d'en tirer des conclusions, et malgré tout, un discours extrêmement positif selon lequel le chlorure de magnésium a fait des miracles contre le chikungunya.

Par sabu | le mercredi 29 octobre 2014
Au passage...

Je me suis régalée en lisant cet article alors je partage ;)

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2014/10/29/un-chercheur-denonce...

C'est un peu en marge de la problématique d'Ebola mais finalement (pas tant que ça) ça met en lumière certaines "dérives" dans le milieu scientifique, comme sus-cité.

Heureusement tout n'est pas tout noir ou tout blanc et certaines personnes agissent pour l'amélioration du système!

Bonne soirée

Par hub37 | le jeudi 12 décembre 2019
Chlorure de Magnésium

J'adore vos éditions (notamment les bouquins de MdL).

Ici, je vous trouve un peu sévère. N'y connaissant rien sur chikungunya ni ébola, je pense néanmoins que vous pourriez plutôt encourager les fanas du MgCl2 à l'essayer à 2 % per os [ou en iv 20 % (dans du sérum physiologique) à 1 ml/mn pendant 20 mn], sans aucun risque, en conjonction avec les traitements académiques (sans les gêner aucunement). Cela procurerait des résultats (positifs ou négatifs) et sans noms d'oiseaux.
Dans la vieille ''littérature'' (trop vieiile pour Pummed), A. Neveu (1959) le recommande pour une palanquée de maladies infectieuses. le Pr Delbret (cdeur de la L.H.) n'avait démontré (en 1918) ''que'' sa capacité à quadrupler (à [optimale] de 1,21 %) l'efficacité des globules blancs (tués par tous les autres antiseptiques de l'époque) mais s'était fait ensuite jeter comme un malpropre par les autres acad. méd. (alors qu’il en était) en tentant de présenter les travaux du Dr Neveu (sorti 1er de sa promo), son élève, sur des résultats estomaquants contre la poiio (dont le vaccin était en train de sortir…) C'est l’ami de ce dernier, le Dr Fumeron, qui lança la voie iv (sur un cas désespéré de tétanos) avec 1 succès ahurissant de rapidité, suivi de 2 autres. Je cherche toujours les traces de ces 2 cas désespérés (de toubibs économes de fric sécsoc). Les trouverai. Suis tenace.

hub37, 1/2 val. C de toxicologie fondamentale Cnam, le 12.12.2019

Par Marie31 | le mercredi 26 février 2020
Travaux Delbet, Neveu et Fumeron

Bonsoir Hub37, plutôt néophyte mais très intéressée par les travaux de ces trois médecins, auriez-vous des lectures à me conseiller pour trouver notamment les protocoles précisément utilisés ?
Vous parlez d'une solution à 2% per os. Concrètement cela revient donc à ingérer une solution dans les proportions de 2g de MgCl2 dans 98g d'eau ? Et combien faut-il prendre de cette solution ?
Et en intraveineuse, 20ml d'une solution à 20% dans du serum physiologique ?
Par avance un grand merci si jamais vous voyez mes interrogations et que vous prenez le temps d'y répondre !
Marie

Par hub37 | le vendredi 28 février 2020
@Marie31

TROISIÈME RENFORCEMENT IMMUNITAIRE : se supplémenter de 100 mg/j de magnésium (notre homéopathe familial).

En effet, les Français sont 76 % (d’après l’étude SU.VI.MAX) à présenter une carence (immunodéprimante mais indétectable dans les urines ou le sang).

Modalités (par jour) :
• 36 ml (2 c. à soupe) d’une solution (à conservation indéfinie) obtenue par dissolution (très facile) dans une litre d’eau d’un sachet de 20 g de Chlorure de magnésium COOP (à commander en pharmacie) ;
• ou un cachet de ‘’Delbiase ’’ (100 mg de Mg à l’état de chlorure, idem) ;
• ou 2 gélules de ‘’Magnésium SiMa ’’ (de 50 mg de Mg sous forme de bisglycinate plus 3 mg de silicium à l'état d’orthosilicate).
Les deux dernières variantes sont 4,5 et 7 fois plus coûteuses.

L’importance du Mg (textes exhumés par le Dr V.R. dans son article Aimsib du 27.11.2017) fut découverte par Maurice Chibret - ‘’De l’emploi thérapeutique du chlorure de Mg ’’ (1910, Thèse pour le doctorat de médecine), puis optimisée à 1,2 % pour l’usage externe par le Pr Pierre Delbet (agrégé, commandeur de la Légion d’honneur) : ‘Cytophylaxie’, ‘’C. R. Acad. Sci. 5.7.1915’’ puis ’’Biologie de la plaie de guerre ’’ C.R. Acad. Méd. 1918). L’importance du Mg pour le système immunitaire fut démontrée ensuite dans son livre ‘’Politique préventive du cancer’’ (la toute première, célèbre, à ce titre, dans le monde entier), éd. Denoël 1944. Une solution de MgCl2•4,5 H2O
2 % fut utilisée ‘’per os‘’ à domicile avec plein succès à 17300 Rochefort, à la même époque contre plusieurs maladies infectieuses (grippe, bronchopneumonie du vieillard, diphtérie, poliomyélite et de nombreuses maladies animales) par son disciple, le Dr Alexandre Neveu (sorti premier de sa promo, Faculté de Bordeaux, médecin commandant puis généraliste, officier de la Légion d’honneur) : ‘Traitement cytophylactique de quelques maladies infectieuses de l’homme et du bétail par le chlorure de magnésium’ (1946) - ‘’Journées thérapeutiques de Paris ’’ et ‘Les propriété pharmacodynamiques et thérapeutique du magnésium’ (1947) - ‘’idem’’, puis encore développée par le médecin italien Raul Vergini : ‘’Curarsi con il magnesio’’ (1994) éd. Red Edizioni [avec exactement la même posologie suivant les âges mais à partir d’une solution à
2,5 % de MgCl2•6 H2O (à peu près équivalente)].

En 1937, à l’hôpital de 17400 St-Jean d’Angély, un autre disciple du Pr Delbet et ami de Neveu, le Dr R. Fumeron, assisté de l’interne Jean Chauvet, éliminait presque instantanément son 3e tétanos par injection intraveineuse lente (1ml/mn) de 20 ml MgCl2 25 %.

Par hub37 | le vendredi 28 février 2020
Premier et deuxième renforcement immunitaire

2e@Marie31
Si vous êtes curieuse des 2 autres conditions de sauvegarde de notre système immunitaire, voici un autre petit galop (dû au fait que notre MdL adoré taxait Kousmine de dépassée. Ne suis jamais inconditionnel mais tout de même).
Je maintiens qu’il ne faut pas oublier Kousmine. Au contraire : elle seule proclame nettement la nocivité des SATURÉS et décrit et détaille avec cœur leurs inconvénients visibles et invisibles. Elle seule proclame qu’ils annihilent (pour les lécithines nécessaires à leur digestion) 1,5 fois à 2 fois leur poids de pluri-insaturés essentiels. Elle est donc la pire ennemie du lobby du gras [qui combat obstinément ses idées depuis le début (comme les patrons le programme social du CNR de 1945, très précieux, lui aussi)]. Elle seule emploie le nom exact des 3 acides gras essentiels : linoléique ; alphalinoléNique ; gammalinoléNique. Et je ne suis pas un attardé lorsque je rejette seul les lipides contenant plus de 14 % de saturés. Contre les menées incessantes de la coalition des margoulins sans scrupules sur Intercrotte, j’ose dire que c’est la PREMIÈRE CONDITION de sauvegarde de notre système immunitaire.

La DEUXIÈME CONDITION est le respect strict du rapport linoléique/linolénique (di-insaturé sur tri-insaturés). Il y a 10 ans, il était encore préconisé à 5 par l’Australie, le Canada, la Grande-Bretagne, le Japon et la Suède, à 4 par la Belgique, la France se dégonflant comme d’hab. Depuis, ils semblent s’être singulièrement relâchés d’où obésités et diabètes. L’on nous rabâche de veiller sur notre système immunitaire mais en omettant de préciser comment : cela contrarierait trop le lobby du gras colonial attardé [avec ses GRAISSES de palme (50 % de saturés) et surtout de coco (92 % de saturés), de vrais cancérogènes à désastres écologiques].

Exemples d’application : en cas de maladie (rapport linoléique/linoléniques = 3), prendre par jour [en HUILES (pluri-insaturée) de première pression à froid (à conserver au réfrigérateur)] 10 c. à café de colza + 2 de tournesol en vinaigrettes. C’est la ration la moins chère (mais la plus volumineuse). On peut aussi pratiquer
3 c. à café de caméline + 5 de tournesol. En cas d’inflammation,
6 c. à c. de chanvre. Vérification : (tous poussant en France) CAMÉLINE, 19 % d’acide linoléique et 39 % !!! d’A. linoléNique ; CHANVRE, 57 % d’A. linoléique et 17 % d’A. alphalinolénique et
3 % d'A. gammalinolénique ; COLZA, 20 % d’A. linoléique et 10 % d’A. linolénique ; NOIX, 62 % de di-insaturé et 13 % de tri-insaturé ; TOURNESOL, 66 % d’A. linoléique.

Lorsqu’on est en bonne santé (rapport linoléique/linoléniques = 5) on peut redescendre à 6 c. à café de colza + 3 de tournesol ou 2 c. à café de caméline + 5 de tournesol (ration à peine plus chère) ou 6 c. à c. d’huile de noix.

Croyez-en le vieux singe visiblement démodé mais très pointilleux sur la santé (ayant fait ce qui lui sert de carrière en prévention première des cancers professionnels, distinguée par le TA avec décision du Conseil d’État) ou ne le croyez pas. Il aura fait, une fois de plus, désagréablement son devoir. Tordu par la pratique de la démarche expérimentale en Centres de recherche pendant toute sa vie, il est addict à la précision, quitte à prendre ensuite personnellement des libertés avec les chiffres.

Par hub37 | le vendredi 28 février 2020
Quatrième défense immunitaire : précautions alimentR Seignalet

3e@Marie31
Pendant que j’y suis (et que mon mot de passe ne me lâche pas) j’ajoute une défense de Seignalet (soignant 100 maladies dégénératives) à un pauvre PR devant qui notre excellent Dr MdL formulait des critiques non précisées.

C’est le combat contre la PR qui a déclenché l’épopée Seignalet en 1986. Les médecins se détournent de la question PR, à part Kousmine (‘Sauvez votre corps’ 1987 pp 372-380).
Le Seignalet (' L'alimentation ou la 3e médecine ')me fut communiqué par une femme de ménage (perdue de vue) atteinte de PR. Elle le tenait de son ophtalmologue… N’étant pas médecin, je n’y ai trouvé aucune erreur à part 500 à-peu-près dans le texte et autant dans la bibliographie, le tout sans aucune importance de fond (sauf qu’ils empêchent les médecins de le lire, ce contre quoi j’ai proposé mille corrections au 1er éditeur, qui s’est empressé de les oublier).

1081 références dont 102 sur la seule PR [pp. 161 à 190 de la 5e éd. (nettement ma préférée), pp. 197-225 de celle de 2012].

Ses résultats obtenus notamment sur la PR, uniquement par des suggestions alimentaires (il n’était pas médecin mais ‘seulement’ immunologue), sont effectivement impressionnants : sur 297 cas, 127 rémissions complètes, 100 améliorations nettes, 18 à moitié, 52 échecs.

S’il avait lu plus soigneusement (qu’il ne le laisse entendre) la généraliste et pédiatre Catherine Kousmine (à l’origine de sa vocation), ses résultats auraient été certainement encore plus ébouriffants car elle avait insisté sur la condition ESSENTIELLE d’un bon système immunitaire, l’absorption de 10 à 20 g/j de pluri-insaturés (H. A. Schweigart – ‘Vitalstoff-Lehre’ 1962, éd. Zauner), ce qui revient à 20-30 g/j d’huiles bios de 1re pression à froid (ppfb, à conserver au réfrigérateur) en respectant un rapport 4 entre di-insaturé et tri-insaturés [le Dr MdL écrit 4, ce qui confirme mon 5 (depuis 20 ans), abaissé à 3 (depuis 15 ans) si maladie]. Comme quoi, la mode de ne pas creuser les grands anciens existait déjà (avec pour 1re préoccupation de faire parler de soi, tant pis pour les malades). Eh bien, moi, l’obstiné, je les lis et relis avec attention, applique et optimise (suis lent car soigneux) mes déductions, et ma famille s’en trouve fort bien depuis 20 ans.

Contre plus précisément la PR, je préconiserais (exercice illégal de l’alimentation) 25 ml/j d’huile de chanvre ppfb comme d'habitude en 2 vinaigrettes sur des crudités (en raison de sa teneur de 3 % en acide gammalinolénique dont personne ne veut entendre parler car c’est le meilleur anti-inflammatoire sans effets dits benoîtement ‘secondaires’). Mais c’est naturellement au malade de choisir son médicament (y compris d’en refuser au moindre doute, vu l’énormité des ‘acidents’ récents, ou d’opter pour un dédaigné par les modernistes chroniques (souvent guidés par des considérations pécuniaires. Ils font donc des moulinets avec l’accusation de charlatanisme à l’égard de ceux qui ne les partagent pas).

Que l’on veuille me pardonner mon ton incisif : je ne vise aucun participant mais, à mon âge avancé, je commence à en avoir sérieusement assez de voir souffrir injustement.

Fin de ma réponse, Marie31. J’espère que vous y trouverez tout le grain à moudre souhaité. Je le souhaite en l’honneur de votre énergie.
Bien cordialement.

Par hub37 | le vendredi 28 février 2020
Posologie Delbet-Neveu-Vergini pour le chlorure de Magnésium

@4 à Marie31
Ma réponse à votre question sur la posologie précise s'est perdue (Dieu que ce fut compliqué de vous retrouver!).  Pardonnez-moi.

Contre les maladies infectieuses, Neveu comptait en ''doses'' ou verres de 125 ml de MgCl2•4,5 H2O à 2 % [posologie confirmée exactement par le Dr Raul Vergini (qui, lui, utilise MgCl2•6H2O à
2,5 %, ce qui revient strictement au même) - ''Curarsi con il magnesio'' (1994), éd. Red Edizioni, réputé traduit en français) :

• Maladie chronique, une dose matin et soir ;
• Maladie aiguë, pendant 2 jours une dose toutes les 6 h, puis,
2 jours toute les 8 h et ensuite (s'il y a lieu) toutes les 12 h. En cas de gravité extrême, les 2 premières doses ne seront espacées que de
3 h ;
• Prévention première, une dose par jour.

Pour les enfants, les espacements entre doses restent exactement les mêmes mais

les doses passent de 125 à 100 ml pour 4 ans ; 80 pour 3 ans ; 60 entre 1 et 2 ans ; 30 entre 1 an et 6 mois ; 15 ml en dessous de 6 mois.

Je remarque qu'elles sont doubles de celles qui se baseraient sur les poids respectifs : 100 à 12 ans ; 80 à 8 ; 60 à 5 ; 45 à 3 ; 35 à 2 ; 22 à 1 an, 16 à 6 mois, 10 à 2 mois. C'est celles-ci que je prendrais.

Il y a un risque de diarrhée profuse (Aimsib). Dans ce cas, les grand anciens préconisaient de diviser momentanément par 2.

Il faut aussi être, paraît-il (mais MgCl2 a tant d’ennemis héréditairement intéressés), prudent en cas de reins fragilisés.

à propos de l'auteur

Journaliste scientifique, auteur de 19 livres de vulgarisation sur la santé, fondateur de Thierry Souccar Editions. En charge des questions de santé à Sciences et Avenir pendant 15 ans, il a créé LaNutrition.fr, premier site d’information francophone indépendant sur l’alimentation et la santé. Membre de l'American College of Nutrition/American Nutrition Association depuis 2000. C'est un passionné d'histoire des arts et des sciences, de paléontologie, peinture, aviation légère, littérature, musique. Il vit, écrit et peint dans le midi de la France. Il a deux fils, Paul et Louis. 

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