Natation

Fabien Gilot : « Ce sont les détails qui font la différence »

Fabien Gilot : « Ce sont les détails qui font la différence »

Dans la préface du Guide du crawl moderne de Solarberg Séhel, le champion olympique et champion du monde de nage libre Fabien Gilot explique comment les détails techniques permettent de progresser, que l’on soit novice ou sportif de haut niveau.

J’aime les livres qui entrent dans les détails, et celui-ci entre vraiment dans les détails. C’est très précieux, que l’on vise le très haut niveau ou que l’on nage pour le plaisir, car ce sont les détails qui font la différence.
Les meilleurs nageurs naissent avec des qualités physiologiques. C’est un point de départ. Par exemple, une de mes forces en tant que sprinteur, c’est ma vélocité. Mais une fois que ces qualités, qui nous sont données à la naissance, sont découvertes, il y a des « mariages » à faire avec les entraîneurs. Et la recherche des détails qui font progresser ne s’arrête jamais !
Mon 100 mètres le plus abouti est celui que j’ai couru à 29 ans, l’été 2013 à Barcelone (1). Mais tous les ans on découvre des moyens de progresser ! En fait, une carrière c’est trop court pour exploiter 100 % de ses capacités. Je sens que physiologiquement j’ai atteint certains paliers, mais que ce sont les détails techniques qui peuvent me faire aller encore plus vite. Je vais donner deux exemples.
En ce moment (novembre 2013), je m’attache à me concentrer sur l’axe main-épaule. Quand on est en fin de course, qu’on fatigue, on a tendance à « croiser ». Or il faut s’efforcer de garder la main dans l’axe de l’épaule et tirer le plus droit possible comme l’auteur de ce livre l’explique très bien. Le deuxième exemple est le suivant : en tant que sprinteur, je dois chercher à être le plus explosif possible dans le trajet sous-marin, et le plus relâché possible sur le passage aérien. C’est également un point bien souligné dans ce livre.
En analysant le crawl dans ses moindres détails, ce guide va rendre un grand service aux nageurs confirmés comme aux novices.
L’eau est le seul environnement où l’on se déplace en apesanteur, la natation n’est pas un sport traumatisant (enfin, sauf dans le haut niveau !). Quand on a réussi à caler sa respiration, qu’on a trouvé son équilibre dans l’eau, qu’on a apprivoisé cet élément, on entre dans une zone de confort qui est celle du plaisir de la glisse. C’est à partir de ce moment qu’on nage plus longtemps et qu’on progresse. Quand je parle à des nageurs, quel que soit leur niveau, tous ont ce même ressenti. Le grand mérite du livre de Solarberg Séhel c’est qu’il permet d’atteindre cette zone de bien-être supérieur, que l’on nage 200 mètres, 500 mètres ou 2500 mètres.

Fabien Gilot
Champion d'Europe - 4 x 100 m nage libre (Berlin 2014)

Champion olympique - 4 x 100 m nage libre (Londres 2012)
Double champion du monde - 4 x 100 m nage libre et 4 x 100 m 4 nages (Barcelone 2013)

 

(1) Le 28 juillet 2013, Fabien Gilot est devenu avec Yannick Agnel, Florent Manaudou et Jérémy Stravius champion du monde du relais 4 × 100 mètres nage libre à Barcelone (Espagne), devant les États-Unis et la Russie. Fabien Gilot a couru le relais le plus rapide de tous les participants en 46’’90 ce qui a permis de replacer la France dans une course jusque là mal engagée, mais brillamment conclue par Jérémy Stravius.

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