Syndrome prémenstruel

Dr Arnal : « le déficit en magnésium est commun à presque tous les SPM »

Dr Arnal : « le déficit en magnésium est commun à presque tous les SPM » (crédit © Camille Gabarra)
(crédit © Camille Gabarra)

Le Dr Bérengère Arnal est une spécialiste de la santé naturelle féminine. Elle parle ici des solutions non conventionnelles contre le syndrome prémenstruel qui touche environ 40% des femmes au cours de leur vie. Retrouvez tous ces traitements naturels dans son livre Syndrome prémenstruel, les solutions naturelles.

À quoi est dû le syndrome prémenstruel ?

Le syndrome prémenstruel, SPM, est un ensemble de manifestations physiques et psychiques rythmées par le cycle, apparaissant avant les règles et cédant au moment des règles. Les causes du SPM sont multifactorielles avec plus particulièrement des liens avec les évènements psychoaffectifs qui jalonnent le cours de la vie des femmes (divorce, deuil, accident, choc psychologique…) et le retentissement hormonal qui en découle. D’autres facteurs peuvent être mis en cause, par exemple, une alimentation déséquilibrée, l’absence d’activité physique, le tabac, l’alcool, le manque de sommeil… et même la lune !

Pourquoi est-il plus handicapant pour certaines femmes que pour d’autres ?

Il peut être plus handicapant pour certaines femmes déjà affectées par d’autres problématiques physiques ou psychiques. L’histoire émotionnelle et hormonale de chacune, le vécu du quotidien, la capacité à gérer le « stress » influent sur le déroulement du SPM. Ceci explique qu’un même traitement convienne à l’une et pas à l’autre et que d’un cycle à l’autre le ressenti puisse être différent… C’est dire parfois la difficulté à traiter ce syndrome.

Selon votre expérience, y a-t-il des périodes de la vie où les femmes sont plus sujettes au SPM ?

Deux périodes physiologiquement déséquilibrées sur un plan hormonal, la puberté et la préménopause peuvent être responsables de l’installation ou l’aggravation (pour la préménopause) d’un SPM. À la puberté, la jeune fille vit ses premiers cycles dans un déséquilibre hormonal physiologique puisque dans un premier temps les ovaires ne vont secréter que des œstrogènes. À la préménopause c’est la progestérone qui cesse en premier progressivement d’être sécrétée. Ceci met la jeune fille et la femme en préménopause dans une même situation de dominance vraie par manque de sécrétion en progestérone. Tous les accidents et chocs psychiques et physiques sont susceptibles de déclencher un SPM.

Le déficit en magnésium semble à peu près commun à toutes les formes de SPM, est-ce que commencer par une supplémentation en ce minéral est une bonne idée ?

Le déficit en magnésium semble en effet commun à presque toutes les formes de SPM. Le magnésium pour son action directe sur les neuromédiateurs et sur le métabolisme des acides gras, peut effectivement constituer le premier traitement à mettre en place. Il fonctionne en duo obligatoire avec la vitamine B6. La posologie conseillée  est de 300 à 400mg/j sous forme de gluconate, de glycérophosphate, de citrate ou de chlorure de magnésium. Ce dernier d’origine marine, le nigari, se présente sous forme de poudre ou de paillettes : 20 g dans un litre d’eau, boire un à deux verres par jour.

Vous conseillez le nigari pour se supplémenter en magnésium. Contre quels maux féminins (hors SPM) peut-on se servir d’une solution de chlorure de magnésium ?

Hormis son indication dans le SPM, le (chlorure de) magnésium est conseillé dans un certain nombre d’affections chez la femme : anxiété, dépression, insomnie, spasmophilie, fibromyalgie, crampes, contractures, fatigue, troubles de la mémoire et de la concentration, douleurs diverses… Il est quasiment présent dans chacune de mes prescriptions.

Dans votre pratique, utilisez-vous encore des traitements conventionnels pour le SPM  ?

Je n’utilise – très rarement – les traitements conventionnels dans le SPM qu’en cas d’échec des multiples thérapeutiques naturelles que j’ai à ma disposition. Dans ces cas, je peux tout à fait associer thérapeutiques conventionnelles et non conventionnelles afin de diminuer les effets secondaires des premières.

Imaginons que je n’ai jamais utilisé de traitement naturel, je ne sais donc pas si je suis plus sensible à l’homéopathie, à la phytothérapie ou à l’aromathérapie. Dans ce cas, par quel traitement naturel me conseillez-vous de commencer ?

Si vous n’avez jamais utilisé de traitements naturels, je vous propose de commencer la phytothérapie associée au magnésium-vitamine B6, avec par exemple, une de ces trois plantes à visée progestative (et douées d’autres propriétés intéressantes) : le gattilier, l’alchémille, l’achillée millefeuille.

Selon qu’une femme est sous contraception hormonale ou non, le traitement du SPM peut-il être différent ?

Le traitement du SPM est différent bien sûr si la femme est sous contraception hormonale ou pas. Sous pilule œstro-progestative ou micro-progestative ou sous stérilet hormonal, les symptômes décrits peuvent résulter soit d’une dominance en œstrogènes soit d’une dominance en progestérone. Le traitement doit être individualisé en fonction de la situation hormonale rencontrée et de l’état général de la femme qui est en face de nous.

Commentaire

Pour donner votre avis, créez un compte ou connectez-vous.

Par christian24 | le mercredi 20 septembre 2017
ETONNANT NON§

Je ne suis pas sur que le magnésium sous la forme digestive soit optimale.
Je me permets de renvoyer le lecteur à l'excellent livre de Shawn Stevenson découvert début décembre 2016 sur ce site (et aussi édité par l'auteur de ce site) et au site aucoeurdestraditions.com
Très belle journée.
Christian24