Le blog de Thierry Souccar, "Amuse-gueules"

Réflexions sur la vie, la mort, et tout ce qu'il y a au milieu. 

Par Thierry Souccar
Glucose et cancer

Faut-il traiter le cancer comme une maladie métabolique ?

Faut-il traiter le cancer comme une maladie métabolique ?

Affamer les cellules cancéreuses ou corriger leurs défauts, c'est le but du traitement métabolique présenté par le Dr Laurent Schwartz dans Les Clés du cancer.

L'EFFET WARBURG : CANCER et glucose

Dans les années 1920, l’Allemand Otto Warburg a découvert le métabolisme très particulier des cellules cancéreuses, dévoreuses de glucose. Pour ces travaux, il a reçu le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1931. Longtemps oubliée, cette piste a été remise en selle par plusieurs chercheurs dont le Français Laurent Schwartz (Assistance Publique -Hôpitaux de Paris) et les Américains Thomas Seyfried (université Yale) et Dominic d’Agostino (université de Floride du Sud).

Pour eux, le cancer peut être considéré comme une maladie métabolique, à l’instar du diabète, et non comme une maladie du génome. Laurent Schwartz a écrit avec d'autres spécialistes Les Clés du cancer, un livre qui présente cette vision métabolique du cancer, et propose des traitements.

Pour bien comprendre, il faut rappeler que les cellules normales obtiennent de l’énergie en dégradant le glucose en une substance appelée pyruvate. Ce pyruvate est en suite converti en énergie (sous la forme d'ATP), gaz carbonique et eau dans des "centrales énergétiques" cellulaires appelées mitochondries. Cette « respiration cellulaire » produit 32 molécules d’ATP à partir d'une molécule de glucose.

Ce que Warburg a découvert, c'est que dans les cellules cancéreuses, le pyruvate ne peut pas atteindre les mitochondries. « Par conséquent, dit le Dr Schwartz, il ne peut pas être brûlé en gaz carbonique et en eau pour fournir de l’énergie à la cellule. Le rendement énergétique chute et n’est que de 5 % de celui de la cellule normale. Pour survivre, la cellule cancéreuse n’a qu’une solution : ouvrir ses portes et consommer une concentration accrue de glucose via la fermentation. »

Une partie du pyruvate qui ne peut pas être brûlé est transformée en acide lactique par la cellule cancéreuse. Le reste sert à la prolifération cellulaire. 

Le traitement métabolique du cancer

Le but du traitement métabolique du cancer est de lever l’effet Warburg. « Pour cela, dit le Dr Schwartz, il faut diminuer le flot d’électrons issus du glucose et resté prisonnier dans la cellule, car il sert à la synthèse tumorale. Il faut aussi relancer la mitochondrie. »

Le traitement métabolique vient en complément des traitements de chimiothérapie et radiothérapie classiques.

Pour diminuer le flux d’électrons, Laurent Schwartz évoque les changements de mode de vie qui peuvent passer par le jeûne ou encore le régime cétogène, qui sont actuellement étudiés dans des essais cliniques. 

Relancer les mitochondries peut être fait par la pratique d'exercices d’endurance et de musculation. Parallèlement, plusieurs substances naturelles peuvent préserver ou favoriser l’activité des mitochondries, à commencer par l’acide alpha-lipoïque et l’acide hydroxycitrique, étudiés par Laurent Schwartz et utilisés par de nombreux patients.

D’autres substances naturelles sont à l’étude, comme la coenzyme Q10, l’acétyl-L-carnitine, le resvératrol, la vitamine D et la mélatonine.

Aujourd’hui, les preuves de l’intérêt du traitement métabolique reposent surtout sur les résultats d’expérimentations cellulaires et animales et des rapports de cas, tels ceux rapportés dans son livre Les Clés du cancer par le Dr Schwartz. Aux États-Unis comme en France, des associations rassemblent des fonds pour conduire des essais cliniques.

Commentaires

Pour donner votre avis, créez un compte ou connectez-vous.

Par ChimieNaturelleDuCorpsHumain | le samedi 03 septembre 2016
Merci pour cet article.

Merci pour cet article.
En effet Otto Warburg a mis en évidence le principe fondamentale du cancer depuis 1926, ça fait pratiquement 1 siècle...
Sa conclusion majeure est : "les cellules cancéreuses se développent dans un milieu anaérobique et acide".

Le message est pourtant très clair et tout le monde cherche ailleurs... vous savez, ça me fait penser au vieux proverbe : "quand le sage montre la lune, l'élève regarde le doigt."

A partir de là, il suffirait de réduire l'acidité et stimuler l'oxygénation des cellules pour rééquilibrer le milieu cellulaire et sa respiration mitochondriale...

La Chimie Naturelle du Corps Humain explique et démontre les principes fondamentaux de la chimie de la vie et ses désordres dont le mécanisme du cancer et propose des solutions naturelles... parce que la vie est naturelle !!!
www.chimienaturelle.fr

Par Mussot | le dimanche 08 janvier 2017
Rendre à César...

Merci pour cet article.

Merci de rendre à César ce qui lui appartient: à M. Warburg, mais aussi à André Gernez, qui a relayé le phénomène et proposé un régime préventif dès les années 70.

à propos de l'auteur

Journaliste scientifique, auteur de 19 livres de vulgarisation sur la santé, fondateur de Thierry Souccar Editions. En charge des questions de santé à Sciences et Avenir pendant 15 ans, il a créé LaNutrition.fr, premier site d’information francophone indépendant sur l’alimentation et la santé. Membre de l'American College of Nutrition/American Nutrition Association depuis 2000. C'est un passionné d'histoire des arts et des sciences, de paléontologie, peinture, aviation légère, littérature, musique. Il vit, écrit et peint dans le midi de la France. Il a deux fils, Paul et Louis. 

Suivez Thierry Souccar sur Twitter et Facebook 

Lire aussi